Les actions se multiplient contre le contrôleur aérien

Après la société Liege Cargo Handling Services (LACHS) et la compagnie aérienne Cargo Airlines (CAL), en avril, et Brussels Airlines, la semaine dernière, d’autres acteurs du secteur aérien belge se tournent vers la justice dans le cadre du conflit social qui secoue depuis mi-février Skeyes, l’organisme en charge du contrôle aérien en Belgique, et avec lui tout le ciel belge.

LACHS, CAL et Brussels Airlines ont, pour rappel, obtenu des astreintes du juge en cas d’interruption du service assuré par Skeyes pour les deux premiers cités (250.000 euros par heure d’interruption), en cas de vols annulés, retardés d’au moins une heure ou déviés pour Brussels Airlines (de 10.000 à 20.000 euros par vol). Selon le journal L’Echo, c’est au tour de Brussels Airport, associé à Brussels Airlines et TUI, de se tourner vers la justice. “L’exploitant de l’aéroport Brussels Airport Company et la compagnie aérienne Brussels Airlines ont introduit une demande en référé auprès du tribunal de Commerce de Bruxelles afin d’obtenir la garantie que Skeyes assure ses prestations. La compagnie aérienne TUI fly a également adhéré à cette procédure“, a confirmé dans un communiqué mardi matin Brussels Airport Company.

Brussels Airport précise que la procédure a été introduite le 16 mai devant le tribunal pour l’entreprise, “journée durant laquelle le personnel de Skeyes a interrompu ses prestations durant 3,5 heures et ainsi apporté un préjudice grave au bon fonctionnement de l’aéroport“. Une décision est attendue rapidement, indique-t-on encore, tout en soulignant que “cette procédure est une action distincte de la procédure en référé introduite unilatéralement par Brussels Airlines et déposée auprès du tribunal du Commerce de Bruxelles” également le 16 mai. Brussels Airport justifie sa décision par les “dommages économiques importants” subis et par le fait que “sa réputation est ternie” en raison des perturbations “persistantes et inattendues suite aux actions du personnel de Skeyes.”

L’aéroport et les compagnies exigent de la part de Skeyes “une prestation ininterrompue sous peine d’astreinte.” A l’aéroport de Charleroi (BSCA), la compagnie low-cost Ryanair songe aussi à introduire une action visant à obtenir des astreintes de 250.000 euros en cas de nouvelles perturbations dues au conflit social chez Skeyes, selon Sudpresse. Et ce mardi midi, le ministre wallon en charge des aéroports, Jean-Luc Crucke, tient un point-presse pour annoncer des “actions communes” décidées par la Wallonie, via la Sowaer (la société wallonne des aéroports), BSCA et Liege Airport “pour lutter contre les ruptures incessantes du service“.

Le conflit social chez Skeyes a débouché dernièrement sur un accord social, signé par le syndicat socialiste mais pas par les syndicats chrétien et libéral. La direction a laissé entendre qu’il n’était pas question de renégocier cet accord mais que la porte restait par contre ouverte pour des détails de sa mise en oeuvre. Une nouvelle réunion est prévue jeudi. D’ici là, la direction de Skeyes poursuit la présentation au personnel du contenu de l’accord. Des séances d’informations sont ainsi prévues ce mardi à Liège et Charleroi.

Belga

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21 mai 2019 - 11h35
Modifié le 21 mai 2019 - 11h35