Le PTB ne participera pas à une majorité “sans acquis de rupture”

Peter Mertens et Raoul Hedebouw, les 2 figures de proue du PTB, étaient tout sourire lundi après-midi dans leur QG bruxellois. C’est que la gauche radicale a des raisons de se réjouir, elle qui, à l’issue des élections de dimanche, compte désormais un total de 42 députés dans les 5 parlements du pays, dont 12 au Fédéral et 10 au parlement wallon. Pour autant, le discours reste immuable: “sans acquis de rupture”, le parti ne participera à aucune majorité.

“Nous ne collaborerons pas au hold-up contre le porte-monnaie des gens. Vous imaginez un ministre PTB qui approuve une mesure rabotant les pensions? “, a justifié Raoul Hedebouw. “Nous ne commettrons pas la même erreur qu’Ecolo en 2009, une erreur qui a ensuite été sanctionnée par les électeurs”, a-t-il ajouté. “Nous voulons une rupture et que celle-ci soit actée dans un accord de gouvernement qui lie les partis de la majorité”, faute de quoi le PTB ne jouera le jeu d’aucune coalition, a encore martelé Raoul Hedebouw en pointant par ailleurs “la responsabilité des partis traditionnels”, qui ont servi de “terreau” au Vlaams Belang.

“L’extrême-droite s’est nourrie du climat créé par les partis traditionnels. Pour la combattre, il faut en rechercher les causes réelles”, dont la précarité et l’insécurité sociale que subissent de nombreux électeurs, a renchéri Peter Mertens. “L’immigration et le communautaire ne faisaient pas partie des thèmes de ces élections. Les gens s’interrogent plutôt sur les pensions et sur leur pouvoir d’achat. Le vrai fossé, ce n’est donc pas un fossé entre le nord et le sud du pays mais entre ceux qui ont du mal à la fin du mois et les partis traditionnels qui ne veulent pas se remettre en question et préfèrent nous ignorer”, a poursuivi le président du parti.

“Mais avec nos 12 députés au Fédéral – contre 2 lors de la législature passée, ndlr -, ce sera fini de de balayer nos propositions en 7 secondes”, a de son côté affirmé Raoul Hedebouw, qui sera chef de groupe du PTB à la Chambre. Le parti comptera par ailleurs 10 députés au parlement wallon (+8), 11 au parlement bruxellois (+7) où Françoise De Smedt sera cheffe de groupe et 4 au parlement flamand, dont le chef de file Jos D’haese, alors qu’il n’y espérait qu’un seul élu.

Le PTB a en outre décroché un siège européen qui sera occupé par Marc Botenga. Fort de cette représentation, qui se veut “miroir de la société” avec son tiers d’élus issus du monde ouvrier, “nous allons nous imposer dans les négociations, en clamant qu’une alternative sociale est possible, tout en défendant l’unité de la Belgique”, a conclu Peter Mertens.

Belga – Photo: Bruno Fahy

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27 mai 2019 - 17h24
Modifié le 27 mai 2019 - 17h24