Bruno Colmant revient sur “le rêve de la mondialisation” transformé en “cauchemar du populisme”
L’économiste Bruno Colmant s’interroge dans son dernier livre sur les mouvements économiques qui ont mené à la montée des populismes en Europe.
Bruno Colmant, docteur en économie appliquée à l’ULB et l’UCLouvain, revient dans son dernier ouvrage sur la manière dont la mondialisation et la révolution de la digitalisation amplifient la prédominance du capitalisme anglo-saxon, et la montée des courants populistes. “On n’a pas pris la mesure du changement. (…) Le modèle anglo-saxon a apporté au début beaucoup d’oxygène à nos économies, mais aujourd’hui, on a une confrontation entre des populations mécontentes, comme en France, et des États qui ne sont capables d’honorer les engagements qu’ils avaient pris par rapport à ces populations vis-à-vis des pensions et des soins de santé, avec autour de ça des marchés qui sont très animés et très effervescents”, explique l’économiste sur le plateau de M, le mag de la rédac’.
L’économiste estime que les politiques ne prennent pas encore conscience du “vieillissement de la population et de la société”. Il demande ainsi la “réhabilitation” d’un “État stratège”, qui doit “rejouer un rôle dans l’économie”. Il ne souhaite toutefois pas décrier le capitalisme : “Cela nous a donné les progrès technologiques et la croissance économique notamment. Mais un capitalisme sans État conduit à des chocs sociaux”, précise-t-il. Il demande également que l’économie “serve aux générations futures”.
Faudra-t-il toutefois taxer les grandes entreprises comme les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) à l’avenir, comme la France le propose ? “Il faudrait plutôt penser à des compensations, comme dans le monde industriel. Soit permettre à ces entreprises d’avoir des centres de distribution et de production dans notre pays, pour ainsi créer des emplois”, explique Bruno Colmant.
■ Invité : Bruno Colmant, auteur de “Du rêve de la mondialisation au cauchemar du populisme” aux éditions Renaissance du Livre.
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