Bagarre à Blankenberge: le ministre de l’Intérieur se dit favorable à une interdiction de plage pour les responsables

Suite aux incidents de samedi sur la plage de Blankenberge, une réunion d’urgence s’est tenue ce mardi matin à la Chambre. 

Ce mardi matin, la Commission de l’Intérieur s’est réunie en urgence à la Chambre pour revenir sur les événements de ce samedi à Blankenberge. Une bagarre avait éclaté en plein après-midi sur la plage, provoquant l’intervention musclée des forces de l’ordre. Par la suite, trois Bruxellois ont été présentés au juge d’instruction et plusieurs villes balnéaires ont annoncé fermer temporairement leur accès aux touristes d’un jour.

Knokke bannit les touristes d’un jour jusqu’à la fin de la canicule

Le ministre de l’Intérieur, Pieter De Crem (CD&V) a réclamé ce mardi matin une punition “ferme et sévère” à l’encontre des responsables de la bagarre. Il s’est dit favorable à une “interdiction de lieu, locale ou généralisée à l’ensemble de la côte pour les fauteurs de troubles, comme on le fait avec les hooligans dans le football”, rapporte la RTBF. En revanche, le ministre a reconnu qu’il n’est pas souhaitable de sanctionner tous les touristes d’un jour souhaitant se rendre à la Côte belge pour les actes de certains jeunes.

Dans la foulée de cette réunion d’urgence, une autre aura lieu ce mardi après-midi entre Pieter De Crem, le ministre de la Mobilité François Bellot, les bourgmestres des communes côtières, la Gouverneure de Flandre Occidentale et la SNCB, pour discuter d’une éventuelle adaptation de l’offre de trains vers la mer.

Appui de la police fédérale

Pieter De Crem a également défendu ce matin devant la commission la position du fédéral. “Il n’y a à aucun moment été fait état d’un manque d’effectifs policiers à déployer“.  Comme chaque année, il y a pour les périodes d’affluence à la Côte un appui structurel de la police fédérale aux différentes zones de police locale (40 agents cette année), en plus d’une “réserve d’intervention déconcentrée” d’environ 40 personnes, qui “peut être appelée en renfort en cas d’attroupement, etc.“, a rappelé Pieter De Crem. Ces différents renforts sont intervenus samedi à Blankenberge, pointe-t-il, rejetant l’idée suggérée par certains députés que les bourgmestres des communes côtières auraient été “abandonnés” par le fédéral.

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, les autorités locales ont demandé davantage d’autonomie, ce qu’elles ont reçu à l’issue du Conseil National de Sécurité du 23 juillet“, souligne le ministre CD&V. L’idée était que les autorités locales puissent imaginer des mesures spécifiques, adaptées à la réalité locale, pour lutter efficacement contre la propagation du virus.

Occasions manquées

A la Côte, les stations populaires en ont fait usage pour créer un système de réservation de plage. Mais dans la gestion locale des évènements de samedi, il y a eu plusieurs occasions manquées, semble vouloir souligner Pieter De Crem. A Blankenberge spécifiquement, la plage “est très étroite, il y a peu de place en-dehors des concessions privés à marée haute. C’est la tâche des autorités locales de gérer cet espace, de veiller à ce qu’il n’y ait pas trop de gens en fonction des marées“. “Selon mes informations, les premiers signaux de problèmes avec des jeunes sont arrivés vers 14h, il n’y a eu intervention que plusieurs heures plus tard“, ajoute-t-il encore. Il enfonce finalement le clou: “des individus impliqués auraient pu être interpellés pour abus d’alcool, des frigoboxes remplis de spiritueux ont d’ailleurs été saisis, ou pour non-respect de l’interdiction de rassemblement“.

Réaction des autorités locales de Blankenberge : elles ne sont pas d’accord avec les déclarations du ministre de l’Intérieur. Blankenberge maintient que son plan de gestion de la plage, imaginé dans le cadre de la pandémie de Covid, fonctionne bien, mais que les trains de la SNCB ont amené trop de touristes. La cellule de crise locale de Blankenberge se réunissait mardi pour discuter de l’incident. “Nous avons tout discuté et évalué“, indique Nico Germonprez, coordinateur des plans d’urgence pour la ville.  “L’origine de l’incident, ce sont les fauteurs de troubles. Si nous les avions retenus à la gare, ils se seraient battus là. Cela n’avait pas grand-chose à voir avec le nombre de personnes sur la plage“, rétorque Nico Germonprez.

La rédaction, avec Belga – Photo d’illustration : Belga/Laurie Dieffembacq 

►Reportage de Marie-Noëlle Dinant