Assises de Bruxelles : David Dupuis affirme que les 37.000 euros retrouvés chez lui provenaient de clients

Illustration picture shows the jury composition before the start of the assize trial of David Dupuis, Stephan Picron and Mousa Touili before the assize court of Brussels Capital for the murder of Robert Dupuis (58) on June 10th 2011 in Etterbeek, on Monday 06 March 2017, in Brussels. David Dupuis, son of the victim is accused of ordering his father's murder. BELGA PHOTO THIERRY ROGE

L’avocat général Yves Moreau a questionné l’accusé David Dupuis, mardi, devant la cour d’assises de Bruxelles, sur une somme de 37.000 euros en liquide qui avait été retrouvée chez lui en novembre 2011. Selon l’accusé, il s’agissait d’acomptes versés par ses clients. Dans ce dossier, David Dupuis est accusé d’avoir engagé deux hommes, Stephan Picron et Mousa Touili, pour tuer son père, Robert Dupuis. Ce dernier avait été abattu de trois balles dans le corps, en juin 2011, à Etterbeek.

L’avocat général a interrogé David Dupuis sur la provenance d’une importante somme d’argent en liquide, 37.000 euros, retrouvée chez lui le 10 novembre 2011. “Il s’agissait d’acomptes de clients pour des chantiers que j’avais à faire”, a répondu David Dupuis, qui gérait à l’époque la société de plomberie de son père. L’avocat général s’est dit étonné que des acomptes pour des travaux de plomberie s’élèvent à une telle somme. “J’avais des chantiers à 200.000 euros”, a alors répondu David Dupuis, une affirmation que l’avocat général a demandé à faire vérifier. Ce dernier a également rappelé que David Dupuis et son épouse avaient effectué de nombreux retraits durant le mois de septembre 2011, soit une somme totale de 44.000 euros.

Par ailleurs, Me Benjamine Bovy, conseil de la partie civile, a demandé à David Dupuis pourquoi il avait décidé de mettre à la porte de l’appartement de son père la compagne de ce dernier, dix jours après les faits. David Dupuis avait en effet hérité de l’immeuble où vivait son père et sa compagne, rue de la Grande Haie à Etterbeek. “Effectivement, ça pouvait paraître un peu tôt, c’est vrai”, a admis l’accusé. “Mais j’avais les remboursements du prêt de cet immeuble à payer. Du vivant de mon père, c’était remboursé par les loyers des autres appartements mais les choses ont changé après son décès. La banque a décidé d’augmenter les tranches mensuelles du remboursement, même si ce n’était pas légal”, a-t-il dit, une affirmation que l’accusation souhaite également que la cour fasse vérifier.

Stephan Picron, Mousa Touili et David Dupuis sont accusés d’avoir tué volontairement et avec préméditation Robert Dupuis, un plombier âgé de 58 ans, père de David Dupuis. Celui-ci avait été abattu de trois balles devant chez lui, rue de la Grande Haie à Etterbeek, le 10 juin 2011 vers 9h30. Rapidement, la police était remontée jusqu’à Stephan Picron, un ancien policier de la zone Montgomery, après que sa voiture a été repérée sur le lieu des faits par des témoins. La police était ensuite remontée jusqu’à Mousa Touili, un employé de la Stib, membre, comme Stephan Picron, du club de motards Outlaws à Mons.

Enfin, les enquêteurs avaient fait le lien entre Stephan Picron et le fils de la victime, David Dupuis, après avoir découvert que le numéro de téléphone de ce dernier était inscrit sur un ticket de train acheté par Stephan Picron le jour des faits. L’enquête avait permis de constater que Robert Dupuis avait un niveau de vie aisé. Il possédait une société de plomberie et était également propriétaire de plusieurs immeubles et appartements en région bruxelloise. Peu avant les faits, il avait décidé de se retirer en République dominicaine, d’où sa nouvelle compagne était native, et d’investir là-bas son patrimoine immobilier. Son fils lui en avait fait le reproche, selon des témoins.

Mousa Touili a avoué avoir tiré sur Robert Dupuis, avec l’aide de Stephan Picron, et sur ordre de David Dupuis, pour un contrat de 5.000 euros. Stephan Picron, lui, a contesté être l’un des auteurs du crime. Il a néanmoins admis qu’il avait renseigné l’adresse de Robert Dupuis à l’un des auteurs, un dénommé “Arkan”, sous pression de celui-ci. Il a décrit “Arkan” comme un dangereux mafieux, avec qui il avait été en lien dans le cadre de ventes d’immeubles en Turquie. Enfin, David Dupuis a contesté toute implication dans les faits. Le procès se poursuivra mercredi avec l’audition des enquêteurs et du juge d’instruction. (Belga)