Communales 2018 : le PTB se retire des négociations à Molenbeek, Catherine Moureaux “repart de zéro”

Coup de tonnerre à Molenbeek. Après avoir analysé la situation, le bureau de la section du PTB Molenbeek a décidé de se retirer des discussions en vue de la formation d’une majorité avec le PS. Cette décision a été annoncée officiellement en face à face lors de la discussion prévue ce jeudi avec Catherine Moureaux.

Il y a quelques jours, Ecolo s’était retiré des négociations estimant ne pas obtenir les garanties nécessaires à la bonne gouvernance. Le PTB a les mêmes interrogations. “Beaucoup de nos électeurs et sympathisants nous ont interpellés, insistant sur le fait qu’ils ne voulaient pas d’un retour au clientélisme du passé”, explique le chef de file du PTB molenbeekois, Dirk De Block.” C’est pourquoi nous avions plusieurs propositions pour garantir l’éthique politique et la transparence. Parmi celles-ci, un bureau indépendant d’éthique politique et de transparence qui permet de combattre le clientélisme et les conflits d’intérêts. Nous avions aussi mis sur la table la diminution des salaires des bourgmestres et échevins, ou encore la publicité de tous les mandats privés et publics des élus, ainsi que leur patrimoine, comme cela se fait en Suède.”

Pour le PTB, aucune réponse sérieuse n’a été apportée par Catherine Moureaux. Au contraire, ils estiment qu’il n’y a pas de remise en question fondamentale, ni d’autocritique sérieuse.

Une coalition trop déséquilibrée

Le retrait d’Ecolo des discussions à Molenbeek déséquilibre grandement une éventuelle coalition PS-PTB-Ecolo, qui avait les faveurs du PTB. Pour ce dernier, le rapport de force avec les socialistes lui serait trop défavorable. “Nous l’avions dit dès le début : nous ne voulons pas d’échevins PTB qui appliquent une politique du PS. Or il est impossible de garantir une politique de rupture de gauche dans cette nouvelle configuration.” Le PTB estime aussi que la majorité aurait été trop courte. “Toute cette séquence montre, au final, que l’ouverture semble feinte”, conclut Dirk De Block. “Lorsque nous avons proposé de baisser le salaire du bourgmestre et échevins, je me suis fait traiter de “populiste”. La confiance n’est pas là.”

Le MR à nouveau dans la course

Pour Catherine Moureaux, la négociation d’une majorité va s’avérer très complexe. Elle sera obligée de se tourner vers l’actuelle bourgmestre libérale, Françoise Schepmans. Une autre option serait de s’allier avec Défi, Ecolo et le CDH.

“Le PTB a claqué la porte avec grande violence”, estime Catherine Moureaux, qui a réagi à cette information lors d’un point presse ce jeudi après-midi. “On repart maintenant de zéro. Je vais maintenant rencontrer tous les chefs de file. Il reste une possibilité d’olivier avec Ecolo, DéFI et le cdH”, confie-t-elle encore. Les manœuvres s’annoncent donc réduite pour la candidate-bourgmestre socialiste.

  • Reportage de Michel Geyer et Thierry Dubocquet

Vanessa Lhuillier/crédit: Laurie Dieffembacq

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25 octobre 2018 - 16h00
Modifié le 26 octobre 2018 - 08h22