Des chaussures rouges envahissent la place de Koekelberg

Plusieurs centaines de chaussures peintes en rouge ont été disposées jeudi midi sur la place communale de Koekelberg, en référence à l’oeuvre de l’artiste Elina Chauvet réalisée pour dénoncer les féminicides commis au Mexique à Ciudad Juarez. Ces chaussures rouges sont devenues un symbole de l’engagement contre les violences faites aux femmes.

Il s’agit de la première installation faite en Belgique. Cette oeuvre a déjà été reproduite dans d’autres pays, comme en Italie, en France, en Suisse et en Suède. A la suite du décès de sa sœur, tuée par les coups de son mari, Elina Chauvet a décidé de réaliser ce travail artistique au profit de la lutte contre les violences faites aux femmes et les féminicides. Il a été exposé pour la première fois en 2009, à Ciudad Juarez au Mexique, sa ville natale. Les chaussures, seuls éléments généralement retrouvés après les disparitions, marquent le vide créé par l’absence des victimes.

Cette installation éphémère a été dévoilée en présence de nombreux élèves. “Nous disposons à Koekelberg d’un bureau d’aide aux victimes”, rappelle Ahmed Laaouej, bourgmestre de Koekelberg. “C’est l’occasion de mettre en avant par une sensibilisation artistique le travail psychosocial, de prévention et d’accompagnement réalisé au quotidien par nos agents”.

Un manifeste a été signé par les personnes ayant pris part à l’événement. Il appelle notamment à ce que le prochain plan national de lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes soit plus ambitieux et qu’il implique tous les niveaux de pouvoirs, en ce inclus le niveau communal.

La désignation dans chaque gouvernement et commune d’un ministre et échevin chargé spécialement du droit des femmes est aussi soutenue à travers ce texte. Il est également question de développer une stratégie forte de prévention, de sensibilisation et d’information. “Il faut qu’au niveau communal, on puisse proposer un plan de lutte contre les violences faites aux femmes et ça je pense que c’est un outil ambitieux car cela pousserait toute structure locale a être concrète en termes de chiffres, de plan…”, a défendu l’échevine de l’Egalité des Chances Véronique Lefrancq.

Belga