Rajae Maouane : “Deux autres réacteurs nucléaires pourraient être prolongés”

Invitée dans +d’Actu, la coprésidente d’Écolo, Rajae Maouane, ne ferme par la porte à la prolongation d’autres centrales nucléaires que Tihange 3 et Doel 4.

Sept réacteurs nucléaires sont encore en activité en Belgique. En 2020, le plan de sortie du nucléaire s’organisait selon le calendrier suivant : Doel 3 en octobre 2022, Tihange 2 en février 2023, Doel 1 en février 2025, Doel 4 en juillet 2025, Tihange 3 en septembre 2025, Tihange 1 en octobre 2025. Puis le plan a changé.

Le 18 mars dernier, à cause de la guerre en Ukraine, le gouvernement fédéral a annoncé vouloir prolonger la durée de vie opérationnelle des deux réacteurs les plus récents :  Doel 4 et Tihange 3 de dix ans, soit jusqu’en 2035. Ils ne seraient rallumés qu’en 2026, après avoir été remis en état de marche.

À ce jour, seul un accord de principe a été signé avec l’opérateur Engie avec qui les modalités sont encore en négociations. Rajae Maouane indique que “les discussions aujourd’hui sont sur deux autres réacteurs qui pourraient être prolongés“. C’est en tout cas ce qu’a demandé à Engie la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), dans le cadre du plan hiver. “L’opérateur doit rendre un avis technique dont on attend la réaction” indique la vice-présidente du parti écologiste concernant le retardement de la fermeture de Doel 3 et Tihange 2. “À ce stade, c’est 2 centrales et pas plus. Si Engie nous dit que c’est possible, on verra ce qu’il en est.

C’est important de découpler le débat sur le prix et sur le nucléaire. Tous les réacteurs tournent à plein pot et jamais les prix n’ont été aussi élevés donc ce n’est pas lié” ajoute Rajae Maouane.

Ce que nous voulons, c’est faire en sorte que chaque ménage, PME, association puisse avoir de l’électricité en suffisance sans blackout ou panne. Nous voulons à long terme avoir un parc énergétique le plus propre possible.” La vice-présidente appuie sur l’urgence d’aider les personnes en difficulté pour payer leurs factures. “Il faut savoir comment faire en sorte de devenir indépendants énergétiquement. Si on avait fait le shift énergétique il y a quelques années, on serait aujourd’hui nettement moins dépendants d’énergies fossiles et de la Russie. C’est une leçon pour la suite. C’est important pour être indépendants des grandes puissances étrangères et ça fait du bien aux portefeuilles de nos ménages.”

Retrouvez en intégralité l’interview de Rajae Maouane 

Anaïs Corbin / Une interview par Fabrice Grosfilley