Formation bruxelloise : personne ne prend la main, nouveau rendez-vous lundi

Les six partis qui se sont réunis mercredi, en l’absence de l’Open VLD, dans le contexte de la crise politique, à Bruxelles ont décidé collégialement en début d’après-midi de se revoir lundi prochain. Ils entameront des discussions de fond en tout cas sur la situation budgétaire de la Région-capitale dont l’urgence se précise, ont indiqué les principaux chefs de file de ces formations, en quittant le Parlement bruxellois en début d’après-midi.

Au stade actuel, l’organisation de la prochaine réunion sera collégiale, à défaut d’un accord sur les modalités de gestion d’une phase intermédiaire destinée à tenter de remettre le formateur MR David Leisterh en selle rapidement.

Des échanges en coulisses auront lieu d’ici cette nouvelle réunion, y compris avec l’Open Vld et Frédéric de Gucht dont le déplacement vers une station de ski alpin en avait irrité plus d’un dans le contexte de l’annonce, mercredi matin du refus de l’Open VLD de participer à la réunion, même à distance. “À lui de voir comment il organise ses vacances“, a notamment dit Elke Van den Brandt (Groen), interrogée au sujet de ces prochains contacts et de la réunion de lundi, en quittant le 69 de la rue du Lombard au centre de Bruxelles.

Mercredi, l’Open Vld a décidé de ne pas venir à la réunion des sept partis (MR-PS-Engagés/Groen-Vooruit-Open Vlde-CD&V) pressentis comme à même de constituer la seule formule potentiellement garante de stabilité pour la législature en Région bruxelloise. Les libéraux flamands ne veulent jusqu’à présent pas entendre parler d’une majorité à Bruxelles sans la N-VA.
Tant du côté du MR, que de Groen, du PS et des Engagés, on insistait mercredi sur le fait que la porte restait ouverte à ce parti.

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Priorité au budget

Selon le président du MR, Georges-Louis Bouchez, premier à quitter les lieux, il y aura d’ici lundi des contacts bilatéraux. Cette prochaine réunion devra permettre de travailler à la fois sur le budget et la coalition à envisager. “Les positions des uns et des autres n’ont pas évolué. On va essayer de faire des pas et cela devrait être possible avec de la bonne volonté“, a-t-il commenté. Aux yeux de M. Bouchez, “ce qui se passe depuis trois semaines à Bruxelles montre que le formateur MR David Leisterh ne pouvait faire plus“. “Si on a une coalition figée, David Leisterh peut reprendre la main, mais pas sans cela. Il faut il faut que chacun soit sincère et a ce moment on pourra avancer relativement vite“, a-t-il dit.

Evoquant pour sa part une réunion “assez constructive“, le président des socialistes bruxellois, Ahmed Laaouej a jugé que “tout le monde” était conscient de la gravité du moment et de la nécessité de remettre en ordre les finances bruxelloises. D’après lui, le PS a rappelé “son attachement à la solution des informateurs qui est au moins retenue par six des sept partis cités par ceux-ci. Je ne doute pas que l’Open Vld reste soucieux de l’avenir de Bruxelles“, a-t-il ajouté en reconnaissant “la légitimité” du parti libéral flamand à exprimer son refus, comme celle de son propre parti à exprimer son point de vue. “Notre travail politique est d’essayer de nous rencontrer sans qu’il y ait des blessures qui ne garantissent pas la stabilité d’un gouvernement, la sérénité et le respect“, a-t-il insisté. M. Laaouej a enfin mis en exergue le fait que la réunion de lundi se fera dans le cadre du schéma porté par les informateurs bruxellois. “Nous voulons une discussion de fond qui n’est pas engageante, l’essentiel étant de remettre les chiffres sur la table, ceux en possession du comité de pilotage, composé d’experts de haut niveau, qui avait commencé un travail dans ce sens à l’initiative de David Leisterh et d’étudier les pistes de solutions à mettre en oeuvre“.

Christophe De Beukelaer (Les Engagés) a estimé que la clé des prochains jours se trouvait entre les mains des socialistes et des libéraux “qui devraient reprendre des contacts pour rétablir une confiance passablement érodée entre eux“. “Les Engagés continueront pour leur part à se battre jusqu’au bout pour que les Bruxellois restent maîtres de leur destin et ne doivent pas dépendre du Fédéral, une menace qui plane au-dessus de la tête de la Région-capitale en cas d’absence de solution d’ici le début de l’été“, a-t-il encore dit..

Notre dossier sur la formation bruxelloise

Avec Belga – Photo : Belga

Reportage de Maël Arnoldussen, Karim Fahim et Pierre Delmée – Analyse de Michel Geyer