Peu de communes ont distribué des primes aux commerçants
Un collectif de commerçants de la Ville de Bruxelles a décidé d’interpeller le collège pour demander une prime supplémentaire afin de les aider à remonter la pente. Pour eux, de nombreuses autres communes ont fait ce type de gestes. Mais qu’en est-il réellement en Région bruxelloise? Petit tour d’horizon.
Il y a évidemment eu les aides régionales. Une première prime de 4.000 euros a été distribuée aux commerces qui ont dû fermer leurs portes durant le confinement. Puis,une autre de 2.000 euros est venue pour compenser la perte de chiffres d’affaires de ceux qui n’étaient pas obligés de baisser le rideau mais qui ont vu leurs recettes fondre plus rapidement que la neige au soleil.
En plus de ces aides, les communes ont pris une série de dispositions durant le confinement et envisagent aussi de créer des aides pour la relance économique. Ainsi, à Anderlecht, les redevances pour les marchands ambulants ont été suspendues durant trois mois. Une compensation a été prévue pour les nightshops, impactés par des heures d’ouvertures réduites. Les commerces occupant des espaces communaux n’ont pas dû payer leur loyer durant le confinement. “Nous avons aussi aider pour l’agrandissement des terrasses, explique Elke Roex (SP.A), échevine du commerce. Rue Wayez, nous avons mis des terrasses en bois pour montrer ce que pourrait donner un nouvel aménagement. Et puis, nous menons une campagne de communication avec des spots publicitaires pour encourager les gens à retourner dans les petits commerces.” Cette campagne mettre aussi en avant des histoires de réussite.
A Auderghem, il a été décidé de geler la taxe sur les enseignes et d’exclure de la taxation pour rez commerciaux inoccupés, les commerces qui ont dû fermer ou suspendre leur accès au public. Les commerces occupant des surfaces publiques n’ont pas dû payer leur loyer. “Nous avons aussi décider de rétrocéder une partie du précompte immobilier professionnel de 2019 afin de leur apporter du cash dès maintenant, explique le bourgmestre Didier Gosuin (DéFi). C’est ainsi un tiers de la taxation qui sera reversé ce qui représente un budget de 350.000 euros pour la commune.” Les premières demandes arrivent à la commune. Par ailleurs, finalement, Auderghem a décidé de ne pas distribuer de chèques pour la consommation locale.
Du côté de Berchem, on a pris la décision de transformer les primes communales comme les chèques sports en chèques achats chez les commerçants berchemois pour un montant de 100.000 euros. Cette politique sera menée sur le long terme. Quant à l’Horeca, les terrasses ont aussi pu être agrandies.
A Evere, le collège a décidé d’exonérer les commerçants de la taxe sur les placements de marchandise, les terrasses et étalages pour l’année 2020.
A Etterbeek, une aide à la création de commerce a été détournée de sa fonction première. Le budget de 300.000 euros est affecté à l’aide aux victimes de la crise. La commune a aussi décidé de suspendre les taxes touchant les commerces (sur les enseignes, terrasses, étalages).
A Forest, les taxes sur le commerce, les enseignes et les terrasses ont été entièrement supprimées pour tout l’année 2020 et des délais supplémentaires ont été accordés pour payer les taxes de 2019.
Pour Ganshoren, on a changé la politique commerciale entamée. En février, un chèque pour consommer local devait voir le jour. Sa mise en place a été retardée mais l’idée est toujours là. Pour 2020, le budget sera finalement de 50.000 euros. “Le système tombe maintenant à pic, précise l’échevin du commerce et du budget, Stéphane Obeid (MR). La mesure sera doublée en 2020 et nous espérons ainsi créer une nouvelle monnaie locale.” En plus, la commune a aussi octroyé une indemnisation complémentaire de 30 à 40 euros par jour de fermeture durant le premier mois de confinement. “Pour le reste, nous attendons le plan de relance régional afin de nous inscrire dedans.”
Ixelles, comme d’autres communes bruxelloise, a décidé de suspendre les taxes sur l’utilisation de la voie publique à des fins commerciales (terrasses, chevalets, commerce ambulant… ), sur les enseignes et sur les redevances d’emplacements sur les différents marchés. Pour les chèques consommation, la réflexion est toujours en cours.
A Jette, on a créé une prime supplémentaire de 500 euros pour le commerce et une de 1.000 euros pour l’Horeca. Dès septembre, des chèques consommation seront aussi mis sur pieds mais la formule est encore en réflexion. La commune va aussi réduire les taxes sur les surfaces commerciales pour un trimestre et n’a pas demandé de loyer durant la fermeture.
Koekelberg réfléchit à un chèque consommation mais rien n’est décidé pour le moment.
A Molenbeek, on a aussi décidé de jouer sur la fiscalité avec la suspension pour deux mois de toutes les taxes sur les activités commerciales et des loyers des rez commerciaux des propriétés communales.
A Saint-Josse, on a suspendu toutes les taxes pour la durée du confinement et donné des kits de nettoyage pour la reprise.
Pour Saint-Gilles, il a finalement été décidé lors du dernier conseil communal, la surpression totale pour 2020 des taxes communales sur les terrasses, débits de boissons et enseignes commerciales. Les parkings des établissements ne sont plus non plus touchés par une taxation. Un nouveau règlement terrasse a été approuvé et un délai de 6 mois supplémentaires pour payer ses taxes de 2019 a été accordé. “Pour le reste, nous attendons l’avis de la tutelle, ajoute Jean Spinette (PS), échevin des Finances. Malheureusement, nos finances ne nous permettront pas d’aller beaucoup plus loin et certainement pas de distribuer des chèques pour relancer la consommation. La crise sanitaire va nous coûter cher.”
Idem à Schaerbeek où en plus, un budget spécial de 370.000 euros a été dégagé en soutien des commerces qui ont dû fermer. Une réflexion sur des chèques commerces en été ou septembre avec des bons à valoir pour créer un cercle vertueux est en cours. En réalité, si un client achète pour un certain montant dans un commerce schaerbeekois, il recevra un bon à valoir dans un autre commerce de la commune.
Du côté d’Uccle, il a été décidé de supprimer les taxes durant le confinement mais aussi de mener une réflexion sur les chèques consommation. D’une valeur de 10 euros, ils seraient offerts aux habitants lors d’un événement comme un emménagement ou des noces d’or. Le principe sera simple : le citoyen se rendra dans un commerce participant et réglera son achat avec les chèques reçus ou achetés. La commune remboursera ensuite au commerçant le montant.
A Watermael-Boitsfort, le même type de système sera mis en place. Des chèques seront offerts aux bénévoles qui ont joué un rôle pendant la crise (distribution de nourriture, confection de masques…) et pour les événements. Pour le moment, il n’y a pas encore de distribution. En plus, comme à Ganshoren, une indemnité compensatoire journalière a été octroyée durant le premier mois de fermeture.
A Woluwe-Saint-Lambert comme à Saint-Pierre, les taxes ont été supprimées pour la période du confinement, les terrasses ont pu être agrandies et on réfléchit à la mise en place de chèques pour relancer la consommation.
Vanessa Lhuillier