Les hôpitaux bruxellois à nouveau sous tension

Hôpital Patient Covid-19 UZ Brussel - Belga Benoit Doppagne

Lundi prochain, à la demande du SPF Santé publique, les hôpitaux repasseront en phase 1B. Concrètement, 50% des lits devront être dédiés à des patients Covid. Avec comme conséquence, le report de certaines interventions chirurgicales non urgentes. En réalité, la plupart des cliniques bruxelloises, publiques et privées, sont restées en phase 1B, voire 1A+, depuis l’automne dernier. Dans certains établissements, cependant, il faudra établir des choix pour faire face à la recrudescence de cas. 

Les hôpitaux Iris (CHU Brugmann, CHU Saint-Pierre, Hôpital des enfants, Institut Jules Bordet, Baron lambert, Etterbeek-Ixelles, Joseph Bracops, Molière-Longchamp) sont par exemple restés officiellement en phase 1B. “Mais avec une tolérance sur le nombre de lits dédiés au Covid-19” précise Étienne Wéry, administrateur-délégué. “Là, aujourd’hui, on y est effectivement.” Avec 42% d’occupation des lits de soins intensifs par des cas Covid, on se rapproche, depuis déjà 2 ou 3 semaines, très nettement des 50%. Sur l’ensemble des hôpitaux Iris, on note 94 patients Covid et 35 aux soins intensifs. “Il y a une recrudescence des cas qui devient importante” note Étienne Wéry. “Impossible de dire s’il s’agit d’une tendance exponentielle et d’une troisième vague, mais c’est vraiment inquiétant au niveau de l’organisation des soins. On est reparti sur une surmobilisation des soignants” s’inquiète-t-il. “Des interventions non urgentes ont déjà été reportées.” Par contre, aucun impact sur les consultations. Les hôpitaux ont l’instruction de maintenir au maximum les activités ambulatoires. “Pas question de reproduire ce qui s’est passé au printemps dernier. On verra les statistiques mais on sait déjà que cela a eu un impact sur les cancers, les problèmes cardiaques…” Concernant les visites, elles restent interdites depuis l’automne dernier. Pas de changement, au sein des hôpitaux Iris, à ce niveau-là. 

On craint de se retrouver face à une troisième vague

La Clinique Saint-Jean n’est pas non plus vraiment sortie de la phase 1B. “Nous avons aujourd’hui 20 patients Covid dont 5 aux soins intensifs” explique le Dr. Kenneth Coenye, médecin en chef. “Nous avons 15 lits en soins intensifs, et on s’arrange toujours pour en garder 7 dédiés aux patients Covid et 8 pour les non-Covid.” Les interventions chirurgicales sont planifiées en fonction. Donc pas de changement, ici , à partir de lundi. “ Nous n’allons pas devoir postposer davantage d’opérations” explique le Dr. Kenneth Coenye.

Le médecin l’admet, les chiffres augmentent à nouveau petit à petit. “Si cela continue comme ça, on craint de se retrouver face à une troisième vague” ajoute-t-il. Aucun changement au niveau des consultations, elles continuent à se dérouler normalement. Après avoir permis des visites très limitées, la clinique les a, à nouveau, interdites depuis 2 mois. Une interdiction qui reste d’actualité pour le moment.

“La tension a toujours été là”

Aux Cliniques universitaires Saint-Luc, la situation reste sous contrôle. ” 33 patients Covid sont pour l’instant hospitalisés. 10 autres patients Covid sont aux soins intensifs” explique Sylvain Bayet, chargé de presse. La phase 1B requiert que 50% des lits soient dédiés au Covid. À Saint-Luc, cela correspond à 68 lits dans une unité “classique” et 17 lits de soins intensifs. Pour l’instant, aucune opération n’a encore été déprogrammée. “Mais on se prépare à le faire si le besoin se fait sentir” ajoute Sylvain Bayet. “En fait, la tension a toujours été là. Certes les chiffres ont baissé à la fin de la deuxième vague, mais ils ne sont jamais tombés à zéro. La tension est toujours restée présente. Et ça continue, à raison.” En ce qui concerne les visites, elles ne sont plus autorisées depuis l’automne dernier sauf pour les patients hospitalisés plus de 7 jours. “Il est possible que cela évolue dans les prochains jours en fonction de la situation.” Aucun impact, ici non plus, sur les consultations. Les patients viennent seuls. Ceux qui ont des problèmes de mobilité et les enfants peuvent cependant être accompagnés.

“Nous sommes prêts à passer en phase 1B dès lundi”

À l’UZ Brussel aussi on se prépare à la phase 1B. “Nous sommes en train de tout préparer et de prévoir plus d’espace aux soins intensifs pour les patients Covid. Les autres patients, non-Covid, seront logés dans une unité à part. Une salle de “medium care” a aussi été installée pour les patients qui doivent être surveillés de près mais dont l’état n’est pas critique.” explique Karolien De Prez, porte-parole. Pour l’instant, 39 patients Covid sont admis dans cet hôpital. 15 d’entre eux se trouvent aux soins intensifs. Ils sont 10 à être ventilés. Ici aussi, certaines interventions  moins urgentes pourraient être reportées. “Pour l’instant, ça va encore” précise Karolien De Prez, “mais on s’y prépare. Nous sommes prêts à passer en phase 1B dès lundi.Cela n’aura aucun impact sur les consultations et les visites restent interdites sauf exceptions. Le virus est toujours là. Il faut continuer à respecter les mesures sanitaires et il est aussi important de se faire vacciner.” conclut la porte-parole.

Du côté du CHIREC, 14 patients Covid sont aujourd’hui hospitalisés sur le site de Delta, à Auderghem, dont 3 aux soins intensifs. Sur le site Sainte-Anne Saint-Remi, à Anderlecht, on enregistre 21 patients Covid, dont 3 aux soins intensifs. Ici aussi, les hôpitaux se préparent à repasser un phase 1B dès lundi. “À ce stade, l’activité chirurgicale élective, les actes médico-techniques et les consultations sont maintenus. Cependant, certaines interventions nécessitant un passage aux soins intensifs devront éventuellement être reportées.” précise le CHIREC. 

L’hôpital Erasme n’a pas été en capacité de nous communiquer ses chiffres. 

Valérie Leclercq – Photo : Belga/Benoit Doppagne

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18 mars 2021 - 17h21
Modifié le 19 mars 2021 - 11h08