Un “Big Brother belge” ? En charge du tracing, Frank Robben se défend

L’homme en charge du tracage en Belgique se trouve au cœur de multiples soupçons de conflits d’intérêts.

Le traçage du Covid-19 en Belgique est orchestré pratiquement par un seul homme, Frank Robben, qui a rédigé l’arrêté royal fixant les conditions du suivi des contacts des malades touchés par le coronavirus, révèle une enquête du magazine Wilfried publiée vendredi. Le fonctionnaire se trouve pourtant au cœur de multiples soupçons de conflits d’intérêts, écrit le magazine. Son mandat à l’Autorité de la protection des données (APD), lieu de contre-pouvoir, est en outre illégal.

► Interview | Les principales révélations de Wilfried

On m’a demandé de mettre en place un système opérationnel pour le tracing“, nous explique-t-il ce vendredi sur BX1+. Est-il un homme surpuissant “aux pouvoirs illimités” comme l’écrit dans Wilfried ? “L’article indique qu’il y aurait un grand Big Brother, mais ce qu’on a fait depuis 30 ans, c’est juste l’inverse (…) Nous respectons la protection des données. Tous les spécialistes disent aujourd’hui qu’il faut tracer les contacts pour éviter une nouvelle propagation du virus. Ce n’est pas nous qui l’avons inventé. Si le tracing doit être fait d’une manière efficace, il est clair qu’il faut entrer en contact avec les personnes infectées et leur demander quels sont leurs contacts, que ce soit de manière manuelle ou par une application. Comment organiser cela ? Il faut un système coordonné, global“, indique-t-il.

Je déplore qu’on détricote la confiance qui est nécessaire pour pouvoir éviter la propagation du coronavirus. On donne l’impression que ce sont les systèmes d’un état policier. Ce n’est pas le cas. Je suis le premier pour discuter et nous n’avons pas d’agenda caché. Nous voulons tirer les avantages d’un système sans les risques d’abus.

Il assure que les instances de vérification de ce système de traçage sont neutres: “Je ne veux pas que ce système soit utilisé à des autres fins“, conclut-il.

■ Interview de Jim Moskovics