Primes suite au coronavirus : pas d’accord dans le secteur du transport et de la logistique

Camions Delhaize - Belga Herwig Vergult

Les discussions entre syndicats et employeurs du secteur du transport et de la logistique n’ont pas abouti à un accord lundi sur l’octroi de primes de motivation, a indiqué Frank Moreels, président du syndicat socialiste UBT-FGTB.

Les syndicats CSC-Transcom et UBT-FGTB réclamaient de la clarté au sein de la commission paritaire sur les primes accordées au personnel du secteur du transport et de la logistique qui continue à travailler malgré l’épidémie de coronavirus. Mais les organisations syndicales n’ont pas obtenu les informations demandées, après les premières consultations le 2 avril, déplorent-elles.
Selon Frank Moreels, cela représente “une gifle pour toutes les personnes qui sont tous les jours en première ligne”. “Nous devons maintenant expliquer aux travailleurs de la logistique, qui travaillent pour Delhaize ou Carrefour, que les employés de ces magasins reçoivent une prime de 500 euros pour continuer à travailler, mais qu’eux ne l’auront pas.”

Les syndicats estiment que les travailleurs du secteur du transport méritent une prime de motivation car ils prestent de nombreuses heures et sont confrontés à davantage de risques que les personnes travaillant à domicile, en raison des contacts avec les clients. En outre, ils ne sont pas toujours en mesure de respecter les mesures d’hygiène, par exemple lorsqu’ils ne sont pas autorisés à utiliser les installations sanitaires des entreprises.

“Nous informons maintenant notre base que, au niveau de la commission paritaire, les fédérations d’employeurs n’ont pas la volonté de faire quoi que ce soit. Il faut donc évoquer ce sujet au sein de chaque entreprise”, ajoute Frank Moreels. Le président de l’UBT-FGTB s’attend à des discussions compliquées au sein des sociétés. “Cela pourrait se transformer en actions”, prévient-il.

“Pas les moyens d’offrir des primes”

Les trois fédérations du secteur Transport & Logistique Febetra, TLV et UPTR ont déclaré lundi soir que “le secteur n’avait pas les moyens d’offrir des primes”, dans un communiqué commun. “Il ne fait évidemment aucun doute que les fédérations et les employeurs du secteur savent reconnaitre les mérites de ceux et celles qui travaillent tous les jours tant à remplir les rayons des grandes surfaces (…). Il n’en demeure pas moins que les entreprises sont confrontées à des volumes en chute libre. Ainsi, à l’heure où les citoyens remplissaient leurs frigo et armoire de réserves alimentaires et autres, les transporteurs subissaient déjà une baisse globale de 30% du trafic de fret”, indique le communiqué.

“De surcroît, ces chiffres, déjà dramatiques, cachent une autre réalité: de nombreux camions ne roulent pas à leur capacité maximale ! Ils roulent donc souvent à vide ou à perte et ce, pour satisfaire les clients restants (que les transporteurs ne peuvent évidemment pas se permettre de perdre)”, ajoutent encore les trois fédérations.

Ensemble, ces fédérations rappellent aux autorités fédérales et régionales “qu’une série de mesures de soutien se font encore et toujours attendre”. “Parmi celles-ci figurent en premier lieu, l’exonération des cotisations sociales ONSS et du précompte professionnel sur les heures d’attente du personnel roulant”, pointent-elles.

Avec Belga – Photo : Belga/Herwig Vergult

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07 avril 2020 - 05h40
Modifié le 07 avril 2020 - 07h46