Les Belges moins motivés à suivre les mesures sanitaires : “On ne nourrit pas un consentement avec la politique du pire”

Le Conseil National de Sécurité (CNS) a annoncé ce jeudi la prolongation pour un mois de plus de la mesure dite de la bulle sociale, scellée à cinq personnes de son entourage. Une mesure qui s’annonce difficile à suivre alors qu’une récente étude de l’université de Gand confirme que les Belges sont de moins en moins motivés à suivre les mesures sanitaires contre la propagation du Covid-19.

“Personne ne sait vous dire comment le coronavirus va se comporter en fonction de nos comportements interpersonnels. Mais ce dont on est sûr, c’est la manière dont on contracte le coronavirus : avec des contacts proches avec des personnes contaminées. On doit donc éviter la multiplication de ces contacts rapprochés”, a rappelé la Première ministre Sophie Wilmès (MR) lors de la conférence de presse suivant le dernier CNS, ce jeudi. Cette dernière a annoncé la prolongation de la mesure sanitaire de la bulle sociale de cinq personnes.

Nous savons qu’il est difficile de respecter les distances de sécurité avec les personnes dont nous sommes les plus proches. Cette bulle doit permettre d’avoir cinq personnes avec lesquelles vous pouvez faire entorse à ces règles”, a précisé encore la Première ministre. Elle a également rappelé que chacun peut revoir ses proches sans dépasser le nombre de 10 personnes tout en conservant les distances de sécurité et le masque dès lors qu’il ne s’agit pas de gens de sa bulle ou de son foyer.

Des professionnels de la santé mentale veulent toutefois mettre en garde : cette mesure peut mettre en danger les personnes les plus fragiles et les plus jeunes. “On ne nourrit pas un consentement, simplement à l’aide du bâton, à l’aide de la politique du pire”, explique Xavier Noël, professeur de psychopathologie à l’ULB. “On nourrit un consentement en permettant de réduire l’incertitude, en ayant une vision positive des choses et en reconnaissant la souffrance des groupes à risques”.

■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Frédéric De Henau et Pierre Delmée.