Les ASBL belges relaient un appel global à protéger les personnes sans logement

Lit médecins sans frontières Tour et Taxis - Sans-abris - Belga Pool Didier Lebrun

“Protéger, dépister, reloger”, intime jeudi un appel global à protéger les personnes dépourvues de logement, comme les personnes sans-abri ou les migrants hébergés ou non, face à la pandémie du Covid-19. Des nombreuses associations belges s’associent à cet appel à la solidarité et à l’action dont Infirmiers de rue, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, le Samusocial, la Plateforme Citoyenne, Doucheflux, Bruss’Help.

“Le manque d’attention” pour cette population spécifique dépourvue de logement “ne peut qu’amplifier la situation épidémiologique”, alerte l’ASBL Infirmiers de rue dans un communiqué jeudi.
“En effet, pour se protéger et protéger les autres du Covid-19, les gens partout dans le monde sont tenus de se laver les mains, de mettre en place une distanciation physique et de s’isoler lorsqu’ils sont malades. Cependant, ces mesures ne peuvent pas être respectées par de nombreuses personnes sans-abri et migrantes en Belgique en raison de leurs conditions de vie précaires”, explique l’association.

Elle relaie un appel à l’action et à la solidarité lancé jeudi 16 avril pour protéger de l’infection les personnes sans logement. De nombreux autres acteurs du terrain en Belgique, prévoyant de l’aide médicale et sanitaire, de l’hébergement, de l’accompagnement social et la prévention vis-à-vis des personnes sans logement, s’associent à cet élan.

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“Une politique de dépistage proactive”

L’appel exige la protection du public sans-abri et des publics précarisés de manière générale, grâce à un accès à des hébergements sûrs, respectant les normes d’hygiène en règle et permettant l’isolement des groupes vulnérables. L’appel exhorte aussi à une politique de dépistage proactive et systématique, notamment dans les services d’aide et hébergements destinés aux personnes sans-abri et aux migrants ainsi qu’en testant les aidants et soignants travaillant au quotidien avec ces publics vulnérables.

L’appel est doublé d’une lettre adressée aux Nations unies. Les États membres de l’ONU y sont priés de prévoir des mesures pour les populations sans logement dans leurs réponses à la pandémie, dont des plans humanitaires. Il s’agit par exemple de recenser les gens dans les rues et dans les abris, pour déterminer un nombre approprié d’espaces de quarantaine ou d’isolation. Les signataires de la lettre recommandent d’être créatif pour dégager de tels espaces, comme en utilisant des chambres d’hôtel ou des logements vides.

Ils suggèrent aussi de se concentrer au plus vite les zones à forte densité de personnes sans logement et d’y détecter les personnes présentant des symptômes, et de les tester si possible.

“Les faits et l’urgence morale sont clairs”, stipule la lettre : “Compte tenu de leur extrême vulnérabilité, nous devons agir pour garantir que les personnes sans domicile fixe et en situation d’insécurité de logement soient protégées, que leurs défis uniques soient relevés et que leurs besoins spécifiques soient satisfaits, pendant la pandémie de coronavirus et au-delà”.

Avec Belga – Photo : Belga/Pool Didier Lebrun

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16 avril 2020 - 06h45
Modifié le 16 avril 2020 - 08h03