Des nouvelles mesures annoncées en cas de suspicion de Covid-19 dans les écoles
À quelques jours de la rentrée, la Fédération Wallonie-Bruxelles a défini jeudi les mesures à prendre par les écoles en cas de suspicion ou de confirmation de cas Covid en leur sein.
Contrairement à ce qui s’est parfois passé en fin d’année passée lors du déconfinement progressif des écoles, aucun établissement ne pourra complètement fermer ses portes en cas de cas positif. Les décisions de fermeture ne pourront plus porter que sur des classes seulement, et ce dans deux cas bien précis.
D’abord lors de l’apparition d’un “cluster” dans une même classe (qu’elle soit de maternelle, primaire ou secondaire), à savoir la présence de deux cas confirmés au moins en l’espace de 14 jours. La classe sera alors fermée pour 14 jours, et tous ses membres devront être testés. Ensuite, lorsqu’un enseignant de maternel sera déclaré positif. Toute sa classe sera également fermée pour deux semaines.
La mesure se justifie ici par le fait que les instituteurs de maternelle ont une plus grande proximité physique avec leurs élèves, ce qui augmente les risques de contamination. Ils sont aussi les seuls enseignants à ne pas devoir porter le masque en classe.
“Gérer de manière plus rationnelle”
Après l’improvisation qui a parfois prévalu au printemps dernier, le protocole arrêté jeudi entend s’assurer que toutes les écoles appliquent toutes strictement les mêmes mesures en cas de Covid.
“On a parfois vu, lors de la reprise progressive des cours au printemps dernier, toute une classe, voire toute une école, être fermées alors que la situation ne le justifiait pas”, explique la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS). “Le but de ce protocole, c’est donc de gérer tout cela de manière plus rationnelle et non-émotionnelle, tout en garantissant la santé et la sécurité de tous”.
Le texte, élaboré par l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) en collaboration avec la plateforme des médecins pédiatres belges et les cabinets de Caroline Désir (Éducation) et Bénédicte Linard (Santé à l’école), définit la marche à suivre face aux cas de Covid, ou suspicions de cas, qui pourraient survenir dans les écoles dans les semaines et mois à venir. Ainsi tout enfant (ou enseignant) présentant chez lui des symptômes (fièvre, toux, difficultés respiratoires,…) est invité à rester à la maison et à contacter son médecin traitant.
Que faire en cas de symptômes à l’école ?
En cas d’apparition de symptômes à l’école, l’élève sera immédiatement isolé dans un espace dédié. Ses parents seront contactés immédiatement pour le récupérer. Ceux-ci devront contacter leur médecin qui jugera si un test est nécessaire ou pas. Si un test est réalisé, l’enfant ne pourra réintégrer l’école que lorsque qu’un résultat négatif aura été prononcé et que son état se sera amélioré. Si le test se révèle positif, l’enfant devra alors rester au moins 7 jours à la maison, dont les 3 derniers sans fièvre, avant de pouvoir réintégrer l’école sous condition d’une amélioration significative des symptômes.
Les autres élèves de la classe ne devront pas être testés, ni mis en quarantaine. Les cours se poursuivront normalement, mais les parents devront être informés de la présence de ce cas positif. Ils surveilleront alors l’éventuelle apparition de symptômes auprès de leur enfant pendant 14 jours.
Dans les classes de secondaires toutefois, tous les élèves (ou enseignants) ayant été à proximité du malade plus de 15 minutes devront toutefois se faire tester. S’ils sont positifs, ils devront rester chez eux.
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Plus de précautions en vue de l’automne et de l’hiver
Avec l’arrivée prochaine de l’automne et surtout de l’hiver, les maladies saisonnières (grippes, pharyngites,…) feront elles aussi leur retour. Les toux, maux de gorge et autres nez encombrés seront donc à nouveau très courant des cours de récréation, ce qui risque de compliquer fortement la situation. En effet, le Covid-19 présente les mêmes symptômes que ces maladies, ce qui va logiquement multiplier considérablement le nombre de suspicions de coronavirus, et donc de mettre les médecins services de santé à l’école sous pression. “Qui va-t-on tester ? Qui va-t-on écarter préventivement des écoles ? Ce sera un réel challenge”, promet le Dr Marianne Michel, membre de plateforme pédiatrique qui a participé à l’élaboration du protocole. Celui-ci sera adressé sous peu à toutes les écoles de Wallonie et de Bruxelles via circulaire ministérielle. (avec Belga)
■ Reportage de Camille Tang Quynh, Thierry Dubocquet et Laurence Paciarelli.