Procès du Musée juif : un témoin identifie Mehdi Nemmouche comme l’homme qui lui a vendu une caméra

Deux frères ont expliqué, mercredi devant la cour d’assises de Bruxelles, avoir acheté une caméra GoPro à un individu le 25 mai 2014 à Molenbeek-Saint-Jean, soit le lendemain de l’attentat au Musée juif de Belgique, à un individu qui avait posté une annonce sur le site web Kapaza. L’un d’eux a déclaré mercredi reconnaître Mehdi Nemmouche comme étant l’homme qui leur a vendu la caméra. Ce dernier ne conteste pas être le vendeur.

Je voulais une caméra ‘sport action’, j’ai surfé sur Kapaza et j’en ai vu une pour 75 euros. C’était une très très bonne affaire“, a déclaré l’un des témoins. Ce dernier s’est ainsi rendu le 25 mai 2014 à Molenbeek-Saint-Jean avec son frère et un ami où ils ont rencontré le vendeur et procédé à la transaction.

Les deux frères avaient été contactés par la police en juin 2014, après que l’enquête de téléphonie a révélé que le numéro de l’un d’eux avait été en contact un mois plus tôt avec un numéro attribué à Mehdi Nemmouche. Les deux hommes avaient alors reconnu Mehdi Nemmouche comme étant le vendeur sur des photos que leur avaient présenté les enquêteurs. L’un d’eux, celui qui avait parlé le plus avec le vendeur, a confirmé mercredi que son interlocuteur était l’homme qui se trouve dans le box des accusés, désignant Mehdi Nemmouche.

Le même témoin a signalé que le vendeur n’avait “vraiment pas” l’air de connaître le fonctionnement de la caméra. Pour la vente, les deux frères étaient accompagnés par un ami d’enfance. Celui-ci ne s’est pas présenté à l’audience mercredi mais sa déclaration a été lue par la présidente de la cour. Il décrit le vendeur comme parlant avec un “accent russe” mais qui lui a dit venir de Yougoslavie. Il pointe également qu’il a prononcé le mot “Bruxelles” à la française.

Lors de la diffusion de la vidéo de revendication, un des enquêteurs avait fait la même remarque. Le témoin mentionne également que le vendeur a évoqué “l’attentat au Musée juif”, demandant aux acheteurs s’ils étaient au courant. Comme ils ignoraient encore les faits, la discussion s’est arrêtée là. “Le mot attentat est donc sorti de la bouche de M. Nemmouche“, a souligné l’avocat général Yves Moreau dans un commentaire. L’accusé, par l’intermédiaire de son avocat, n’a pas contesté avoir effectivement vendu une caméra GoPro à ces hommes.

Un autre témoin est également venu déclarer à la cour mercredi après-midi que le 26 mai 2014 un individu lui avait vendu une console de jeux Play Station pour la somme de 15 euros, ce qui n’est “vraiment pas cher”, a-t-il dit. Il a précisé que l’homme avait l’air pressé de procéder à la vente. Lui aussi avait reconnu Mehdi Nemmouche sur un panel de photos, comme étant le vendeur, mais sans être formel. Mercredi, il a déclaré qu’il ne pouvait pas le reconnaître.

Enfin, un ancien gérant de magasins “Cash Converter” a lui aussi été entendu par la cour mercredi, concernant un ordinateur qui aurait été acheté par Mehdi Nemmouche dans l’une de ses enseignes. Le témoin n’a pu donner que quelques informations. L’achat a été effectué le 29 avril 2014 à 17h11, en argent liquide (un billet de 200 euros), dans le magasin “Cash Converter” de la place De Brouckère à Bruxelles. Lorsque les enquêteurs l’avaient interrogé, les images des caméras de vidéo-surveillance du magasin datant du 29 avril 2014 avaient déjà été effacées.

Source/Image: Belga

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06 février 2019 - 19h59
Modifié le 06 février 2019 - 19h59