Pourquoi des électeurs francophones votent pour des listes néerlandophones ?
80.000 bruxellois ont voté pour les listes néerlandophones à Bruxelles. C’est 10.000 de plus qu’il y a 5 ans. Parmi ces électeurs, les francophones sont de plus en plus nombreux. Outre l’augmentation de résidents bruxellois avec une carte d’identité néerlandophone, une des raisons est de faire barrage à l’extrême droite.
Le Vlaams Belang fait des scores croissants. Au Fédéral, le parti d’extrême droite a obtenu 20 sièges, à égalité avec la NVA. Il est le parti arrivé en tête aux élections européennes.
Certains Bruxellois veulent empêcher des partis nationalistes de bloquer le gouvernement bruxellois.
Déjà, entre 2014 et 2019, ils étaient 31% d’électeurs supplémentaires pour une liste néerlandophone à la Région. Sur les 70.000 voix reçues du côté linguistique néerlandophone il y a 5 ans, ils seraient 15.000 francophones.
Les partis néerlandophones n’ont pas non plus hésité à faire campagne en français pour toucher plus d’électeurs.
Les francophones doivent regrouper 37 sièges sur 72 et les néerlandophones doivent en réunir 9. Comme ils sont beaucoup moins nombreux que les francophones, leurs candidats ont besoin de moins de voix pour être élus. Il suffit ici de 3.000 voix pour occuper un siège. La compétition se joue donc parfois à quelques voix près.
Voter pour une liste néerlandophone donne aussi accès aux élections du Parlement flamand et donc une voix supplémentaire. Il n’y a que six députés bruxellois sur les 124 que compte le Parlement flamand, le but est d’avoir un impact dans le choix de la majorité au Parlement flamand.
► Explications d’Anaïs Corbin avec interview du politologue Pascal Delwit dans le 12h30