Sascha Pinczowski, 26 ans
Alexander Pinczowski, décédé le 22 mars 2016 à Brussels Airport, s’apprêtait à prendre l’avion pour New-York, avec sa sœur Sascha. C’est au comptoir d’enregistrement qu’ils perdront tous deux la vie.
Il y a quelques jours, nous est revenu en mémoire le message que Sascha Pinczowski avait posté sur sa page Facebook, juste après les attentats de Paris de 2015. Elle s’élevait contre “la diffusion ignorante de sentiments anti-musulman qui ne faisaient selon elle, que renforcer l’Etat islamique”.
Sascha avait appris ce que représentait le respect dans toutes ses dimensions, qu’elles soient culturelles, religieuses, humaines. Avec ses parents, elle avait parcouru le monde, avec joie et émerveillement, à la rencontre de l’AUTRE.
Nous sommes tous à la fois maîtres et élèves, et ce, à tout âge. Sascha a beaucoup appris de ses parents qui lui ont transmis cette immense beauté intérieure, mais elle leur a également beaucoup appris, tout comme elle a enrichi notre monde de sa sagesse.
Il y a certaines choses qui se perpétuent au-delà de la mort, ce sont nos actes et nos paroles. Faisons honneur à la mémoire de Sascha, de son frère et de toutes les autres victimes, qui portaient en elles cette même sagesse, cette même lumière. Faisons en sorte qu’ils nous accompagnent chaque jour de notre vie, en perpétuant leurs actes.
À l’occasion d’un discours prononcé lors des commémorations de Brussels Airport, la maman de Sascha, Marjan Pinczowski disait « ne pas vouloir faire cadeau de sa haine aux terroristes ».
Voici un extrait du discours de Marjan (traduit de l’anglais) :
« Comme ils sont partis combattre en Syrie, ils ne devraient pas revenir bien que mes enfants, tous deux fervents défenseurs de la tolérance et du pardon, ne seraient pas d’accord avec moi.
Alexander et Sascha étaient des jeunes gens formidables qui ont apporté de la joie et ont fait preuve de gentillesse envers tous ceux qu’ils rencontraient. Ils avaient leurs arguments comme des frères et sœurs, mais quand il s’agissait de cela, ils étaient là l’un pour l’autre.
Pour illustrer cela, la femme d’Alexandre, Cameron, a raconté l’anecdote suivante. Avant l’un des derniers vols de Sascha (dont nous connaissions tous la peur de voler), Sander a essayé de la calmer. Il a dit: «Sascha, si quelque chose arrive, dans tes derniers instants, tu devras trouver la paix, sachant que tu as vécu une bonne vie. Tu as été aimée et les gens t’ont aimée. Tu as voyagé et touché tant de personnes à travers le monde. Si l’avion ou la vie te font défaut, tu dois respirer et trouver cette paix. » Elle a dit à Sander qu’elle n’avait jamais pensé à la mort de cette façon auparavant, et que ce qu’il avait dit avait calmé ses craintes.
Nous ne savons pas encore ce qui s’est passé exactement dans leurs derniers instants en ce jour tragique de mars, et nous ne le saurons peut-être jamais avec certitude, mais nous savons qu’ils étaient ensemble, un frère et une sœur qui s’aimaient énormément».
Comme nous le disait encore récemment Marjan, « notre monde a perdu deux êtres fantastiques et exceptionnels».
Repose en paix Sascha 🙏🏻❤
Texte publié en collaboration avec l’association Life4Brussels