Incidents à Louise : la plupart des casseurs viennent de Bruxelles, trois mineurs interrogés

Le parquet de Bruxelles a donné plus de précisions sur l’enquête autour des débordements qui ont touché l’avenue Louise, ce samedi après-midi : la police a procédé à 60 arrestations administratives et 11 arrestations judiciaires. Sur ces 11 arrestations, quatre ont justifié un dossier préliminaire auprès du parquet.

Selon le parquet de Bruxelles, parmi ces quatre dossiers préliminaires, un mineur a été mis à la disposition du parquet de Flandre-Orientale, à Dendermonde, en raison de son domicile.

Un autre mineur, de Bruxelles, a été interrogé par le magistrat pour possession d’une arme prohibée (qu’il n’a pas utilisée, précise le parquet) et libéré après interrogatoire. Selon le parquet, ce mineur n’était pas présent lors des précédents incidents sur la place de la Bourse, le 11 novembre, ou sur la place de la Monnaie, le 15 novembre.

Notre dossier complet sur les émeutes et autres incidents à Bruxelles depuis le 11 novembre

Un troisième mineur, aussi originaire de Bruxelles, a jeté un projectile sur un véhicule de police et été présenté devant le juge pour mineurs. Ce jeune homme avait déjà été mis à disposition du procureur pour des faits similaires après les incidents du 15 novembre mais avait été relâché après interrogatoire. Cette fois, le juge a demandé des mesures plus lourdes à l’encontre du mineur, qui ne sera toutefois pas placé dans un IPPJ.

Enfin, la quatrième personne, est un homme né en 1998 et originaire de Bruxelles. Le procureur a requis un mandat d’arrêt pour tentative de vol avec dégradations et destruction délibérée d’un véhicule. Le juge d’instruction a libéré cet homme sous certaines conditions.

Au moins un récidiviste identifié

Le parquet de Bruxelles précise que l’enquête se poursuit et que d’autres interpellations peuvent encore être menées à l’avenir. En outre, le parquet affirme qu’au moins une personne a été identifiée comme ayant participé aux incidents du 15 novembre, sur la place de la Monnaie, et du 25 novembre, sur l’avenue Louise. “On ne peut exclure que ce chiffre augmente”, ajoute la porte-parole du parquet.

Toujours suite à des informations parues dans la presse, le parquet assure que la majorité des jeunes qui ont participé aux incidents viennent de la Région bruxelloise et qu’environ un tiers viennent de Flandre. Il ajoute qu’aucun dossier n’a encore été ouvert sur des organisations en bandes autour de ces incidents qui touchent depuis deux semaine la capitale.

Devant les multiples réactions critiquant les libérations jugées trop rapides des jeunes ayant fait l’objet d’une arrestation samedi, le parquet de Bruxelles souligne qu’il se doit de travailler dans les limites du cadre légal prévu. Il ajoute que le fait qu’une personne soit arrêtée administrativement et libérée dans les premières heures après les faits ne signifie pas qu’elle ne s’exposera pas à des suites judiciaires.

Le parquet se défend de toute libération hâtive

Le cadre légal donne la possibilité au parquet d’arrêter et de déférer des personnes quand elles peuvent être liées à des faits délictueux concrets et quand les conditions de la loi sur la détention préventive sont remplies. Le fait doit être punissable d’une peine de prison d’un an ou plus et l’arrestation doit être strictement nécessaire pour la sécurité publique.

La porte-parole du parquet Ine Van Wymersch explique que la prolongation attendue du délai de la privation de liberté de 24 heures à 48 heures devrait “permettre de recueillir plus d’éléments objectifs dans ces 48 heures et ainsi procéder plus vite à la prise d’une décision. Cette décision peut comprendre entre autres l’imposition d’une transaction pénale, la signification d’une citation ou le défèrement devant un juge d’instruction”.

Le parquet de Bruxelles ajoute qu’il est toujours possible d’imposer une transaction pénale ou de citer directement devant le tribunal correctionnel une personne qui a été arrêtée administrativement lors des événements et libérée dans les heures qui suivent. La plupart des personnes qui comparaissent devant le tribunal correctionnel attendent l’audience et le traitement de l’affaire en liberté. (Gr.I. avec Belga)

  • Reportage d’Alice Vandenbroucke et Yannick Vangansbeeck.