Rue de la Loi : Europe et Wallonie, les défis de DéFI
Défi pourra-t-il se présenter partout où il le souhaite ? Depuis quelques jours, c’est la question qui agite le parti amarante. En région Bruxelloise, il y n’a pas de problèmes. Par contre, pour déposer des listes en Wallonie ou au Parlement Européen, la démarche est un petit peu plus compliquée.
Pour pouvoir se présenter à une élection, une liste doit pouvoir présenter la signature d’un parlementaire sortant, ou pouvoir se prévaloir du soutien d’un groupe important d’électeurs (un mécanisme imaginé pour éviter une trop grande multiplication de petites listes). À Bruxelles, Défi comptait des parlementaires à la Chambre et au parlement régional, donc le problème ne se pose pas. En revanche, pour la Région wallonne et pour le niveau européen, c’est plus compliqué.
Pour déposer une liste au Parlement wallon, il faut la signature de 200 électeurs domiciliés dans la circonscription (400 pour les « grosses circonscriptions » de Liège et Charleroi). Pour déposer une liste à la Chambre, même combat : 200 à 500 signatures suivant la taille de la circonscription.
Pour se présenter au Parlement européen, c’est encore plus compliqué : il faut recueillir 5000 signatures. Toutes ces signatures doivent être authentifiées à la maison communale. Un travail administratif long et rébarbatif. Cette semaine, la Libre Belgique a donc annoncé que Défi n’avait pas encore réuni les signatures nécessaires pour se présenter au Parlement européen. Or, Défi a bien annoncé une liste pour ce scrutin-là aussi. Avec un éleveur wallon, Benoit Cassart, comme tête de liste, devant la députée bruxelloise sortante Caroline Persoons et Olivier Maingain à la dernière place. Ne pas réussir à déposer cette liste ferait donc très mauvais genre.
Défi n’est pas le seul parti à s’activer sur ces collectes de signatures. Le problème se pose aussi pour les listes Destexhe par exemple, ou pour le philosophe Laurent De Sutter qui voudrait présenter une liste belge au nom de « diem25 », le parti paneuropéen lancé par l’ancien ministre grec Yanis Varoufakis. Pour toutes ces formations, la date limite approche, les actes de candidatures doivent être rentrés pour samedi au plus tard.
Pour Défi, l’enjeu est plus que symbolique. Cela fait plusieurs élections qu’Olivier Maingain essaye de présenter des candidats en Région wallonne, histoire d’élargir l’assise de l’ancien FDF et de lui donner un surface nationale, et plus seulement bruxelloise. Jusqu’à présent, sans grand succès, à l’exception de quelques conseillers communaux. Avec le renouvellement des têtes de liste bruxelloises (Didier Gosuin ne se représente pas, le président de parti lui-même jouera un rôle modeste), il est peu probable que Défi enregistre une forte progression à Bruxelles. Une bonne nouvelle venue d’autres horizons serait la bienvenue. À l’inverse, s’il ne réussit pas cette fois encore à décrocher des sièges en Wallonie, ou au niveau européen, Olivier Maingain devra reconnaitre l’échec de cette stratégie d’expansion régionale. Il quitterait alors la présidence d’un parti qui reste plus que jamais limité à la seule Région bruxelloise.