Trump ne veut pas "représenter le monde", mais défendre les intérêts des Etats-Unis

Le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, élu sur un programme nationaliste et isolationniste, a prévenu mardi soir devant le Congrès qu’il ne défendrait pas les intérêts de la communauté internationale mais ceux de l’Amérique. “Mon boulot ne consiste pas à représenter le monde. Mon boulot consiste à représenter les Etats-Unis”, a lancé le président américain dans son premier discours devant le Congrès, tout en assurant que son pays continuerait à “soutenir avec force l’Otan”. Dans un premier bilan d’un mois de présidence, et avec un souci de faire passer un message d’unité, le bouillant républicain a notamment affirmé que “depuis son élection”, “Ford, Fiat-Chrysler, General Motors, Sprint, Softbank, Lockheed, Intel, Walmart, et beaucoup d’autres ont annoncé vouloir investir des milliards de dollars aux Etats-Unis, et créer des dizaines de milliers de nouveaux postes américains”.
Il s’est d’ailleurs félicité de l’émergence d’une “nouvelle fierté nationale” à travers les Etats-Unis, promettant selon son habitude davantage de fermeté sur l’immigration. “Un nouveau chapitre de la grandeur américaine débute”, a-t-il affirmé dans l’hémicycle de la Chambre des représentants au Capitole, où siégeaient également sénateurs, ministres et juges de la Cour suprême. “Nous assistons au renouveau de l’esprit américain”.
Sur le fond, le président républicain a repris ses grands thèmes de campagne, promettant de ramener “des millions d’emplois”, dénonçant des accords de libre-échange défavorables à l’Amérique, et faisant de la lutte contre la criminalité une priorité.
Rompant avec la tradition, les démocrates ont réservé un accueil glacial au président, la plupart restant assis dans leurs sièges, le visage fermé, les bras croisés. L’autre moitié des élus, les républicains, applaudissaient à tout rompre et multipliaient les ovations à la mention des grands projets de la présidence Trump: construction d’oléoducs, érection du mur à la frontière mexicaine, la lutte contre le “terrorisme islamique radical”, ou tout simplement la mention du slogan de campagne, “rendre à l’Amérique sa grandeur”. En signe de protestation silencieuse, une quarantaine d’élues démocrates étaient habillées de blanc, couleur symbolisant la défense des droits des femmes.
Sans aborder directement la question de la régularisation des sans-papiers, Donald Trump a proposé d’abandonner le système actuel d’immigration pour adopter à la place “un système basé sur le mérite”. “Ceux qui veulent entrer dans un pays doivent être capables de subvenir financièrement eux-mêmes à leurs besoins”, a-t-il développé.
La signature d’un nouveau décret sur l’immigration après l’échec du premier qui a été bloqué par la justice, pourrait d’ailleurs intervenir dès mercredi.