Rapport annuel BNB – La BNB reconnaît l'impact négatif des taux bas sur l'épargne des ménages mais nuance

Alors que des voix s’élèvent, en Belgique et dans la zone euro, singulièrement en Allemagne, contre les conséquences négatives sur l’épargne de la politique de taux bas de la Banque centrale européenne (BCE), la Banque nationale de Belgique (BNB) souligne, dans son rapport annuel 2016, que les conséquences de ces taux au plancher sur le patrimoine des Belges sont en réalité plus diverses. Afin de relancer l’inflation, la BCE applique depuis plusieurs mois une politique monétaire ultra-accomodante avec des taux directeurs au plancher, voire négatifs pour le taux de facilité de dépôt (-0,4%), et un vaste programme de rachats d’actifs (obligations d’Etat, de sociétés financières et d’entreprises) à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d’euros par mois. Cette politique a mis sous pression les taux d’intérêt des comptes d’épargne, plusieurs établissements en Belgique appliquant le minimum légal de 11 points de base (0,11%), un taux très en-deça du niveau d’inflation, par ailleurs plus élevé en Belgique que dans la plupart des autres pays de l’eurozone.
“Nous savons que cette politique monétaire suscite pas mal de contestations, des critiques et l’une de ces critiques est que l’épargnant en souffre. Et c’est vrai que des taux zéro, surtout si l’inflation remonte, donnent des rendements négatifs en termes réels”, a reconnu le gouverneur de la BNB, M. Smets, lors de la présentation du rapport annuel de la BNB. “Mais si on regarde l’impact financier sur le patrimoine des ménages belges, l’image est en réalité assez diverse. Il y a des gens qui ont des dépôts, d’autres des actions, des biens immobiliers, … dont la valeur s’est accrue. L’effet de la politique de taux sera différente en fonction de la composition du patrimoine”, a-t-il nuancé.
“Il y a aussi des gens qui ont un certain endettement et celui-ci est réduit par les taux bas, par exemple des jeunes mariés qui veulent acquérir une maison”, a encore illustré le gouverneur de la BNB.
Jan Smets a également souligné que la politique de taux de la BCE avait permis, au sein de la zone euro, une remontée des prêts accordés par les banques au secteur privé. “Cela a conduit à ce qu’il y ait plus de croissance et d’inflation”, a-t-il justifié, tout en reconnaissant que la croissance reste trop modeste.