Plus de la moitié des étudiants ont des symptômes d’anxiété et de dépression

Plus de la moitié des étudiants, sondés en cette période de crise sanitaire, présentent des symptômes d’anxiété et de dépression, ressort-il d’une étude universitaire réalisée sous l’impulsion de la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny. L’étude a été pilotée par quatre chercheurs de l’UCLouvain, l’ULB et l’ULiège, qui ont interrogé en ligne 25.000 étudiants de l’enseignement supérieur sur quatre aspects : les principales difficultés rencontrées, la santé mentale, le respect des mesures sanitaires et les perspectives. Les résultats sont assez préoccupants.

“Je suis triste et je pleure quasiment tous les jours”, “Les cours nous prennent trop de temps et nous empêchent de vivre. Rester des heures derrière nos écrans ? Nos yeux fatiguent, la dose de travail est énorme, car les professeurs ne tiennent pas compte du fait que l’on a une vie, que l’on doit s’organiser”, “Je suis en complète dépression”? Premier enseignement parmi ces témoignages qui se bousculent: les taux élevés de symptômes avérés d’anxiété (50%) et de dépression (55%). Ces derniers mettent en évidence les difficultés psychologiques auxquelles les étudiants de l’enseignement supérieur font face. Les Bac 2 et 3 présentent les niveaux les plus élevés d’anxiété et de dépression. “Notamment, parce qu’ils vivent la crise depuis l’année dernière déjà, contrairement aux Bac 1. Et l’année du Bac 3 est une année certifiante importante”, avancent les chercheurs.

Les résultats montrent également un sentiment d’isolement, de solitude et un manque de contacts sociaux généralisé. Le plus souvent, les jeunes se déclarent satisfaits de leurs relations familiales, amicales et amoureuses mais manifestent une insatisfaction marquée concernant leurs relations avec les autres étudiants et avec les enseignants.

Parmi les états émotionnels ressentis, on relève un niveau de colère très présent. Des troubles du sommeil et de l’appétit figurent aussi en bonne place.

Les mesures sanitaires semblent, elles, bien appliquées. “S’ils sont 2/3 à porter le masque à l’intérieur, en dehors de leur bulle, les chiffres descendent à 41% entre amis. Les étudiants travaillent autant que possible à la maison (83%) et respectent une distance de 1,50 m hors domicile (65%). Ils évitent les rassemblements dans les lieux publics (64%) et maintiennent leurs contacts via les réseaux sociaux (76%)”, détaille l’étude. Les chiffres pour la vaccination sont, cependant, plus bas (57% d’intentions favorables) que les chiffres du baromètre belge de la motivation. “Cet écart souligne l’importance de mettre en place des campagnes de motivation et d’explication sur le vaccin et de tabler sur les tests salivaires qui sont beaucoup mieux acceptés (75% d’intentions favorables) dans la population étudiante”, constatent les chercheurs.

Enfin, 43% des jeunes déplorent une situation financière “dégradée” suite à la crise.