Panama Papers – Les chefs négociateurs du gouvernement colombien avec les FARC sont cités dans le scandale

Les chefs négociateurs du gouvernement colombien avec les guérillas des Farc et de l’ELN, Humberto de la Calle et Frank Pearl, sont apparus jeudi dans le scandale des “Panama Papers” pour avoir créé des sociétés offshore dans ce pays. Les noms de M. De la Calle et de M. Pearl figurent sur les registres de sociétés créées par l’intermédiaire du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca (MF), selon le site Connectas qui participe à l’investigation sur des millions de documents dont la publication a généré ce scandale des paradis fiscaux.
Tous deux ont cependant déclaré que ces sociétés avaient été légalement constituées et enregistrées auprès des services fiscaux colombiens, ou n’avaient jamais fonctionné.
M. De la Calle a même publié un communiqué quelques heures plus tôt jeudi, affirmant qu’il avait par le passé légalement créé “une société familiale” au Panama “pour des raisons de sécurité et de confidentialité”.
“Je n’ai aujourd’hui aucune relation avec des sociétés panaméennes, ni avec aucune société étrangère en activité”, a ajouté le chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes).
Mais d’après Connectas, M. De la Calle a en fait créé deux sociétés au Panama: l’entreprise familiale à laquelle il fait référence, et une autre qui, selon ses déclarations au site internet, “a été liquidée” parce que fondée pour une affaire immobilière qui n’a pas abouti.
M. De la Calle, avocat reconnu qui a été vice-président, ministre, magistrat de la Cour suprême, membre de l’assemblée constituante et ambassadeur de Colombie, a affirmé soutenir le travail d’investigation mené sur ce thème. Mais il a déploré “le contexte”, estimant qu’étaient “mis au même niveau des délinquants et des personnes honorables (…) comme c’est mon cas”.
Quant à M. Pearl, qui participe aux pourparlers avec les Farc et a été nommé la semaine dernière chef de la délégation gouvernementale pour les négociations à venir avec l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), il a aussi, selon Connectas, créé deux sociétés. “La première compagnie était dument enregistrée et déclarée en Colombie” et la seconde “n’a jamais eu aucune activité”, a précisé le chef négociateur.