La version africaine de "Parents, mode d'emploi" bientôt adaptée au Gabon

Comment un couple s’en sort-il aujourd’hui avec trois enfants de 8 à 16 ans ? Après le succès en France de “Parents mode d’emploi”, la mini-série s’exporte au Gabon… dans une version africaine tout aussi déjantée, où faire de son mieux revient souvent à éviter le pire. “Papa, maman, vous pouvez m’aider pour les accents s’il-vous-plaît ?” Réponse hilare de Fatou Ndong, la mère : “Le spécialiste des accents, là, c’est ton père !” Avec des mimiques grotesques, son mari complice se lance aussitôt dans une caricature délirante : Camerounais, Sénégalais, Nigérians… tous les voisins africains, ou presque, y passent. “C’est bien mais l’accent grave, l’accent aigu, l’accent circonflexe, c’est qui le spécialiste ?”, insiste le fiston de huit ans, cahier de devoirs à la main. – “Heu….” Magloire Ndong est indéniablement un père de famille attentionné. Un imitateur hors pair, aussi. Mais un champion d’orthographe, c’est moins sûr.

Le pilote de la première saison, tournée au mois de novembre à Libreville, reste fidèle aux codes de la version originale. Un format court et rythmé, avec 60 épisodes de 3 minutes entièrement filmés à l’intérieur de la maison familiale, et un jeu d’acteurs drôle et souvent décalé. Tout comme Isa et Gaby Martinet, héros du programme français, Magloire et Fatou Ndong, couple de quadragénaires et parents de trois enfants dont deux adolescents – Junior, Gladys et Hippolyte – tentent d’être à la hauteur de leur tâche, jonglant comme ils peuvent entre grands principes et contradictions, avec une bonne dose de mauvaise foi.

Beaucoup de ressemblances avec l’originale, donc, mais un gros travail d’adaptation a été fait car le programme s’adresse avant tout aux Africains : la série doit être co-diffusée dès le mois de février par TV5 Monde Afrique et la chaîne privée panafricaine Kanal 7, basée à Libreville. “Dans la version africaine, nous avons joué sur l’idée qu’il y a une mutation aujourd’hui entre tradition et modernité sur le continent : d’un côté, on a un père très traditionaliste qui vient de Mouila (sud-ouest du Gabon), incarné par Omar Defunzu, et de l’autre une mère qui a fait ses études en France, plus ouverte”, explique la réalisatrice franco-gabonaise Samantha Biffot, qui a elle-même grandi entre les deux pays.

“On essaye de se moquer des travers des deux types d’éducation”, s’amuse la jeune femme, lauréate en 2013 du prix de la meilleure série TV au Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), le plus prestigieux sur le continent, pour une création propre, “L’oeil de la Cité”.