"La Fille de Brest": un film à l'énergie contagieuse sur le scandale du Mediator

Avec “La Fille de Brest”, la réalisatrice Emmanuelle Bercot brosse un portrait à l’énergie contagieuse, celui de la pneumologue Irène Frachon qui a révélé le scandale sanitaire du Mediator, interprétée par l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen. Présenté au dernier Festival de Toronto, le film – adapté du livre d’Irène Frachon, “Mediator 150 mg, combien de morts?” -, prend la forme d’un thriller pour s’attaquer au drame de ce médicament contre le diabète largement détourné comme coupe-faim pendant plus de 30 ans, qui a fait des centaines de victimes.

Après “La Tête haute” l’an dernier, film âpre sur le parcours d’un jeune délinquant, la réalisatrice s’intéresse à nouveau à l’idée de justice à travers l'”histoire d’une femme très courageuse”, engagée dans un combat au service de “l’intérêt général”.

“L’affaire du Mediator est la toile de fond du film, mais elle est emblématique d’un tas d’histoires qui arrivent”, a-t-elle indiqué à l’AFP.

Pour elle, “La Fille de Brest” est “le portrait d’une femme exceptionnelle, tout en étant une personne très ordinaire”.

Après avoir vu le film, chacun devrait “faire comme elle, ne pas attendre sur le sofa que les autres règlent les problèmes” à leur place, estime-t-elle.

Le film retrace le parcours de cette pneumologue de Brest qui a dénoncé la première les risques du Mediator, à l’origine de graves lésions des valves cardiaques (valvulopathies) et d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), pathologie rare et incurable.

Il a été retiré du marché français en novembre 2009. La responsabilité civile des laboratoires Servier dans l’affaire a été reconnue pour la première fois en octobre 2015 par la justice, puis confirmée cette année en appel.

La date d’un procès pénal, elle, n’a pas encore été fixée.