Colombie: fin du désarmement des Farc et d'un conflit de plus de 50 ans

Le conflit avec la guérilla des Farc, qui a déchiré la Colombie pendant plus d’un demi-siècle est “vraiment” terminé, a proclamé mardi le président Juan Manuel Santos après la remise des dernières armes de cette puissante rébellion, qui a signé la paix et prépare désormais sa reconversion en parti politique. “Aujourd’hui, c’est le dernier souffle du conflit (…) Avec cet abandon des armes, le conflit se termine vraiment et une nouvelle phase débute dans la vie de notre Nation”, a déclaré le chef de l’Etat et prix Nobel de la Paix 2016, dans une allocution retransmise depuis la zone de Pondores (La Guajira, nord).
Les FARC sont la plus ancienne et plus importante rébellion du continent américain, fondée en 1964.
“Avec cet évènement, le processus de vérification du cessez-le-feu et du dépôt des armes se termine (…) et débute, également par les Nations unies, la vérification de la réincorporation des Farc à la vie politique, économique et sociale du pays”, a souligné Ivan Marquez, l’un des chefs des Farc et ex-négociateur aux pourparlers pour l’accord de paix signé en novembre.
A ses côtés, M. Santos a verrouillé le dernier conteneur à quitter, sous supervision des Nations unies, la zone de Pondores, l’une des 26 où les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) sont regroupées depuis le début de l’année.
Depuis huit mois, près de 7.000 hommes, femmes et mineurs des Farc ont laissé leurs armes qui seront fondues en trois monuments érigés à Bogota, au siège de l’ONU à New York et à La Havane où se sont tenues les négociations de paix pendant quatre ans.
Les Farc entament désormais une nouvelle étape. Tout en devant rendre des comptes devant une justice spéciale, elles vont se transformer en parti politique de gauche, sans doute fin août. “Nous tiendrons bientôt le congrès fondateur du nouveau parti politique qui s’appellera sûrement Force alternative révolutionnaire de Colombie”, a avancé Ivan Marquez.
L’accord garantit à l’ex-guérilla au moins 10 sièges au Congrès bicaméral qui compte 268 parlementaires, pendant deux mandats, soit huit ans.
Devenus civils, les ex-guérilleros devraient vivre dans les 26 zones désormais appelées “espaces territoriaux de formation et de réincorporation”.