Chypre: fin du cycle de négociations sans accord ni nouvelle date de discussions

Les dirigeants chypriotes grec et turc ont mis fin à leur cycle de négociations en Suisse sans être parvenus à un accord sur la question territoriale et sans fixer de date pour une nouvelle rencontre, a annoncé mardi l’ONU. Le président chypriote Nicos Anastasiades et le leader chypriote turc Mustafa Akinci, qui négocient depuis mai 2015, étaient réunis depuis dimanche dans un grand hôtel sur le Mont Pèlerin, sur les hauteurs du lac Léman, où ils avaient déjà eu cinq jours de discussions du 7 au 11 novembre, sous l’égide de l’émissaire des Nations unies pour Chypre, Espen Barth Eide.
“Malgré leurs meilleurs efforts, ils n’ont pas été en mesure de réaliser les convergences nécessaires sur les critères d’ajustement territorial qui auraient ouvert la voie à la dernière phase des pourparlers”, a indiqué le porte-parole de l’ONU à Chypre, Aleem Siddique, dans un très bref communiqué.
“Les deux parties ont décidé de retourner à Chypre et de réfléchir sur la voie à suivre”, a-t-il ajouté.
Chypre est divisée depuis 1974, lorsque l’armée turque a envahi la partie nord de cette île méditerranéenne en réaction à un coup d’Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce.
Après plusieurs tentatives de réconciliation et l’échec d’un plan de réunification proposé par l’ONU en 2004, des pourparlers ont repris en mai 2015, sous l’égide de l’ONU.
Le sujet le plus épineux porte sur les différends territoriaux, notamment sur la future fédération composée de deux entités -chypriote grecque et chypriote turque- qui régira ce territoire peuplé d’environ un million d’habitants.
L’invasion turque avait provoqué d’importants déplacements de populations, les Chypriotes grecs se réfugiant au sud et les Chypriotes turcs partant s’installer dans le nord, sous la protection de l’armée turque.
Depuis, la République de Chypre, membre de l’UE depuis 2004, n’exerce son autorité que sur les deux tiers de l’île, tandis qu’une République turque de Chypre du Nord (RTCN) a été autoproclamée au Nord mais n’est reconnue que par Ankara.