Augmentation vertigineuse des victimes de sous-munitions en 2016

L’Observatoire des armes à sous-munitions rapporte jeudi une augmentation “vertigineuse” des victimes de ce type d’artillerie, avec un nombre de personnes tuées ou blessées qui a plus que doublé entre 2015 et 2016. Bien que les bombes à sous-munitions violent les règles du droit international, celles-ci tuent ou blessent encore près de trois personnes par jour. En 2016, 971 individus en ont été victimes, principalement en Syrie, contre 419 en 2015, selon le rapport 2017 de l’Observatoire.

Ces armes contiennent plusieurs petites bombes qui se dispersent sans nécessairement exploser, devenant alors des mines antipersonnel, pouvant tuer et mutiler longtemps encore après les conflits (environ 40% des cas).

Les victimes de ces funestes équipements sont presque toutes des civils (98%). En 2016, 117 personnes ont été touchées par des armes à sous-munitions après la guerre (117), singulièrement au Laos (51), le pays le plus contaminé au monde.

La guerre en Syrie est responsable de la majorité des victimes de ces armes (860, soit 89%). Mais l’Observatoire s’inquiète aussi de l’utilisation récente de sous-munitions au Yémen (38 victimes), au Haut-Karabakh, territoire disputé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, en Somalie en 2016, ainsi qu’en Ukraine, au Soudan et en Libye début 2015. Il semble en outre que ces armes aient été utilisées en Libye et en Irak en 2016 et début 2017, selon les informations de l’Observatoire, non encore confirmées toutefois.

L’an passé, environ 88km carrés de territoire ont été décontaminés et 140.000 sous-muninitions éradiquées; le Mozambique est par exemple le pays le plus récemment débarrassé des restes de ces armes.

La convention d’Oslo, qui compte 102 Etats parties et 17 Etats signataires, interdit pourtant l’emploi, la production, le transfert et le stockage des armes à sous-munitions.