Accusé de corruption, le gouvernement mongol révoqué

Le parlement mongol a révoqué jeudi le gouvernement accusé de corruption et de favoritisme, un an après la large victoire électorale du Parti du peuple mongol (PPM). Le gouvernement du Premier ministre Jargaltulgiin Erdenebat a été censuré par 42 des 73 députés du Grand Khural, le parlement mongol. Une majorité de membres du parti au pouvoir ont voté contre le gouvernement.
Le PPM, qui détient 65 sièges au parlement, a désormais un mois et demi pour désigner un nouveau Premier ministre.
Les députés accusaient le chef du gouvernement d’avoir accordé des concessions, évaluées à 800 milliards de tugrik (228 millions d’euros), à huit entreprises liées à certains de ses 15 ministres.
Des accusations catégoriquement rejetées par M. Erdenebat. Lors d’une allocution avant le vote, il a dénoncé “l’habitude mongole de révoquer le gouvernement”, la jugeant nocive “pour le développement du pays et l’économie”.
La Mongolie a été dirigée par quinze gouvernements successifs depuis la chute du régime communiste en 1992 suite à l’écroulement du bloc soviétique, dont le pays faisait partie. Leur durée de vie moyenne n’a pas dépassé un an et demi.
L’économie s’est redressée ces derniers mois sous la direction de M. Erdenebat, profitant d’une hausse de la demande de charbon en provenance du grand voisin chinois.
La chute du gouvernement mongol survient deux mois après la défaite du candidat du PPM lors de l’élection présidentielle, remportée par le magnat de l’immobilier et ex-lutteur Khaltmaa Battulga, du Parti démocrate (PD).