Brussels Airlines va supprimer 1.000 emplois et réduire sa flotte d’avions de 30%

Brussels Airlines va supprimer jusqu’à environ 1 000 emplois, a annoncé mardi la compagnie aérienne à l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire.

Un quart du personnel de l’entreprise, qui emploie un peu plus de 4 000 personnes, est donc touché par cette annonce. Elle va également réduire sa flotte de 30%, en se délaissant de 16 avions.

Brussels Airlines dit devoir prendre ces mesures “substantielles et indispensables pour garantir la survie de la compagnie” face à l’impact “extrêmement négatif” de la crise du coronavirus sur ses finances et la toujours très faible demande pour des voyages en avion.

Le transporteur doit réduire structurellement ses coûts à un niveau compétitif, insiste-t-il, demandant le soutien de son actionnaire Lufthansa et du gouvernement belge. La compagnie va s’attaquer à sa structure de coûts de façon structurelle et optimiser son réseau en supprimant les liaisons marginalement rentables et non rentables, ce qui se traduira par une réduction de la flotte de 30%.

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Brussels Airlines collaborera avec ses partenaires sociaux pour réduire le nombre de licenciements forcés à un minimum absolu, assure-t-elle, convaincue qu’avec son plan de redressement, elle sera en mesure de sauvegarder 75% de son emploi et de se développer de manière rentable dès que la demande dans le transport aérien aura retrouvé une nouvelle normalité.

Ce qui n’est pas prévu, selon elle, avant 2023. Les discussions en cours avec le gouvernement belge et Lufthansa restent cependant essentielles, insiste l’entreprise, qui espère une issue positive des pourparlers en cours quant à une aide d’Etat de 290 millions d’euros. Elle va, dans ce cadre, solliciter l’aide de sa maison-mère allemande pour les coûts de restructuration.

C’est une annonce difficile pour les travailleurs et les travailleuses de Brussels Airlines ainsi que leur famille, dans un contexte où l’inquiétude est déjà omniprésente. Je recevrai les syndicats cet après-midi (mardi) en compagnie des ministres Alexander De Croo et Nathalie Muylle“, a annoncé mardi la Première ministre Sophie Wilmès sur le réseau social Twitter.

“Nous attendons un signal” de Lufthansa

Pour le vice-Premier ministre Alexander De Croo, “la première préoccupation du moment, ce sont les travailleurs de Brussels Airlines. La concertation sociale doit avoir toutes ses chances et le nombre de licenciements doit être contenu au maximum. Nous soutenons à cet égard les travailleurs et nous leur porterons aussi directement ce message cet après-midi lors de la rencontre entre le gouvernement fédéral et les représentants syndicaux. Les autorités fédérales veilleront à ce que toutes les procédures dans le cadre de la loi Renault soient correctement appliquées.”

Selon le ministre, “il est nécessaire qu’un plan d’avenir crédible soit mis sur la table, prévoyant suffisamment de garanties quant au rôle que jouera Brussels Airlines après la crise. On ne veut pas d’un simple scénario de liquidation, il faut aussi qu’il y ait des investissements. Nous attendons un signal clair de la société-mère allemande (Lufthansa, ndlr).” (avec Belga)

■ Reportage d’Arnaud Bruckner, Nicolas Scheenaerts et Stéphanie Mira.