La pluie complique la vie des sans-abri, les centres d’accueil débordés
Le centre de jour mixte L’Îlot rappelle l’impact des conditions météorologiques humides actuelles sur le public sans chez soi, dans un communiqué mercredi. “La pluie, c’est pire que le froid”, indique Philip De Buck, son directeur, qui constate un pic de fréquentation de l’asbl inhabituel à cette période.
“Les gens arrivent de grand matin trempé, avec des vêtements à laver et un besoin urgent de prendre des douches chaudes. On a tellement de monde en ce moment qu’on ne peut pas offrir ces soins de premières nécessités à tous”, explique Philip De Buck. Une situation amplifiée par la saison qui se situe hors Plan hivernal.
“En hiver, on a des structures, des moyens. Lorsque c’est fini, il y a beaucoup moins d’hébergements. Les gens sont remis dehors”, déplore Samuel Fuks, responsable de l’asbl Bulle, qui offre un service de laverie itinérant aux personnes à la rue. Les pluies abondantes et récurrentes fragilisent ce public aux conditions de vie déjà difficiles.
Pire que la faim ou le froid
“La marraine de notre asbl, la comédienne Elina Dumont, qui a vécu 12 ans dehors, explique qu’être mouillé est la pire chose qu’on peut subir quand on est sans chez soi. Pire que la faim ou le froid”, rappelle Laurent d’Ursel, cofondateur de l’asbl bruxelloise DoucheFLUX qui lutte contre le sans-chez-soirisme.
“C’est une météo qui met tout en pause, anesthésie toutes les démarches administratives des personnes. Cela participe à la sédentarisation du sans-abrisme”, complète L’Îlot dans son communiqué. Qu’il s’agisse de pluie, de froid ou de canicule, les conditions climatiques extrêmes ont des conséquences sur le public sans chez soi. Selon le collectif les Morts de la rue, autant de personnes à la rue décèdent en été qu’en hiver à Bruxelles. “Une action continue et soutenue est nécessaire pour protéger les plus vulnérables de notre société”, rappelle L’Îlot.
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