La rectrice de l’ULB demande l’évacuation du bâtiment occupé par Free Palestine

Le bâtiment B sur le campus du Solbosch à Ixelles est occupé depuis le 7 mai.

La direction de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) réclame l’évacuation des étudiants pro-palestiniens du bâtiment occupé depuis plus d’un mois sur le campus du Solbosch. Selon un document interne signé par la rectrice Annemie Schaus rédigé lundi au terme d’un conseil académique, cette décision est motivée par un climat de plus en plus tendu au fil des semaines.

“La manière dont ce mouvement a évolué ne répond pas aux idéaux qui l’ont motivé”, peut-on lire. “Je ne peux souscrire aux provocations qui tentent de nous entraîner dans une spirale de violence. Je ne peux tolérer les dégradations sur le campus ni les expressions de menaces ou d’invectives. J’estime que cette occupation est, dès lors, aujourd’hui sans fondement et ne peut plus amener qu’à perpétuer un climat de tensions, de provocations et de conflits sur notre campus. Elle ne peut plus se poursuivre”.

Rupture de dialogue

Cette lettre, adressée aux membres de la communauté universitaire, évoque également des problèmes de sécurité, des dégradations sur le campus ou encore des attaques envers des personnes qui fréquentent ou travaillent au sein de l’Université. Annemie Shaus déplore, par ailleurs, la rupture du dialogue. 

“Plus aucun contact n’est possible, si ce n’est une adresse mail générale que j’utilise pourtant ; les réponses sont rares et à chaque fois négatives, alors qu’il est chaque fois question de la sécurité du campus et des occupants. Aucune de mes demandes de mesures élémentaires de sécurité ou d’accès au bâtiment E1 qui jouxte celui qui est occupé n’a été rencontrée”. La direction de l’ULB estime que, dans ce contexte, les occupants doivent quitter les lieux “au plus vite”. 

Depuis le 7 mai, une centaine d’étudiants et étudiantes occupe ce bâtiment dans le cadre du mouvement international universitaire de soutien au peuple palestinien. Ce sitting a généré plusieurs épisodes tendus, sur le campus, devant l’ambassade d’Israël à Uccle ou lors de la venue début juin d’Eli Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France. Le quartier Flagey – où se tenait la conférence – avait même dû être bouclé pour refouler plusieurs centaines de manifestants.

Sous le nom de “l’Université populaire de Bruxelles”, l’occupation étudiante dénonce le “génocide” en cours à Gaza et exhorte la direction de l’ULB à “rompre sans équivoque toute forme de collaboration avec les institutions académiques et entreprises sionistes qui participent à l’oppression systématique du peuple palestinien”. Fin mai, la direction de l’université avait annoncé suspendre tout accord et projet institutionnel de recherche impliquant une université israélienne, jusqu’à “l’engagement clair” des universités concernées “en faveur des exigences émises par la Cour internationale de Justice (CIJ) le 24 mai”.

Reportage de J. Moskovics, G. Flahaux et M. Carpiaux

BX1, avec Belga – Photo : Belga