Dix ans de prison pour un homme qui a violé et séquestré une mineure durant deux mois dans une cave à Evere

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné, mardi matin, Jessy W. à une peine de 10 ans de prison ainsi qu’à une mise à disposition du tribunal de l’application des peines (TAP) pendant 5 ans. Jessy W., originaire d’Aiseau-Presles dans le Hainaut, a été reconnu coupable de viols avec menaces et séquestration, coups et blessures et traitements dégradants sur deux jeunes femmes avec qui il avait entretenu une relation amoureuse en 2016 et 2017.

Le tribunal a estimé que toutes les préventions étaient établies à charge de Jessy W., mis à part des faits de harcèlement, commis après son arrestation, envers la famille de son ancienne compagne, D. F.

Jessy W. avait violé, battu et séquestré une mineure en 2016. Cette dernière avait été découverte dans la cave de l’immeuble de la sœur du prévenu, à Evere, le 10 décembre 2016. Elle y avait vécu pendant deux mois et demi, avec juste un matelas et une couverture. Elle était sous-alimentée et avait été violée et frappée chaque jour de sa détention par le prévenu. “Elle n’était pas en mesure de consentir à des rapports sexuels, étant atteinte d’un retard mental. Le consentement a dès lors été vicié dès le début. La prévention de viol est donc établie”, a estimé le tribunal.

D’autres viols à Aiseau-Presles et Lyon

Jessy W. avait ensuite agi selon le même modus operandi avec une seconde jeune femme, D. F., en 2017. Il l’avait séquestrée pendant plusieurs mois, là où il vivait avec son père à Aiseau-Presles, exerçant des violences quotidiennes sur celle-ci et abusant sexuellement d’elle.

En octobre 2017, Jessy W. avait emmené D. F. de force à Lyon. Ils avaient vécu dans la rue et dans des camps de sans-abri là-bas, où la victime a encore été violée, battue et menacée de mort. Jessy W. avait été arrêté à Lyon après avoir commis un vol dans une grande surface, en décembre 2017. “Les déclarations de D. F. sont très circonstanciées. Le prévenu a exercé des violences de plus en plus intenses et avait une emprise totale sur elle. Celle-ci n’est d’ailleurs parvenue à dénoncer les faits qu’une fois Jessy W. incarcéré”, a dit le tribunal.

Il a estimé que Jessy W. était coupable de coups et blessures, traitement dégradant, viol avec séquestration et menace d’une arme, de menaces de mort mais aussi coupable d’avoir privé de soins sa compagne au point de compromettre sa santé. En effet, lors des faits, D. F. était enceinte de Jessy W. mais ce dernier n’a pas cessé de la maltraiter. La victime avait ensuite avorté.

“Dangerosité indéniable”

Pour déterminer la peine, le tribunal a tenu compte du calvaire enduré par les victimes, ainsi que du sadisme et de la cruauté de Jessy W. “Les experts psychiatres ont relevé qu’il n’avait aucune empathie, qu’il ne ressentait aucune honte et aucune culpabilité. Ils le définissent comme de type ‘état limite’ avec une personnalité archaïque et des traits psychopathiques. La dangerosité de Jessy W. est indéniable”, ont considéré les juges.

Enfin, outre une peine de 10 ans de prison et une mise à disposition du TAP pendant 5 ans, Jessy W. a été condamné à une interdiction à vie de détenir des animaux. L’enquête avait révélé qu’il avait torturé trois chiens et sept lapins.

Le père de ce dernier, Francis W., a également été condamné à une peine de 15 mois de prison ferme pour non-assistance à personne en danger, en l’occurrence la seconde victime, alors qu’elle était maltraitée par son fils sous son toit.

Avec Belga – Photo : illustration Belga

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11 décembre 2018 - 14h00
Modifié le 11 décembre 2018 - 14h57