Ville de Bruxelles : les bénéficiaires du CPAS en forte hausse chez les plus jeunes

Le nombre de jeunes de 18 à 25 ans bénéficiant de l’aide du CPAS a augmenté plus fortement qu’en 2019, ressort-il des comptes du CPAS pour l’année 2020.

En 2020, le CPAS de la Ville de Bruxelles comptait 13 286 bénéficiaires du revenu d’intégration ou d’une aide équivalente, soit une augmentation de 4% par rapport à 2019. Le constat le plus préoccupant est celui du rajeunissement des bénéficiaires : les 18-25 ans qui ont augmenté de 3%, et les étudiants, dont le taux de croissance déjà élevé en 2019 a presque doublé (de 8,41% à 15,89%), a indiqué lundi le président du CPAS de la Ville de Bruxelles Khalid Zian (PS), qui a présenté aux conseillers communaux les comptes 2020 du Centre Public d’Action Sociale.

Ces comptes présentent un résultat positif, notamment parce que les subventions du fédéral et de la Cocom ont permis de faire face aux dépenses corona, mais aussi parce que la pandémie et les mesures sanitaires ont freiné sensiblement la couverture d’un certain nombre de missions et d’investissements programmés au budget initial.

Réécouter notre podcast | Bruxelles Vit ! – La précarité étudiante, avec le CPAS de la Ville de Bruxelles

Aides pour les publics “invisibles”

Il ressort des comptes 2020 que 3 486 personnes dont un tiers inconnues du CPAS ont perçu une aide Covid. Ce type d’aide qui vise notamment la réduction de la fracture numérique, a été jugé indispensable pour l’équipement des familles et des étudiants du supérieur. Les aides exceptionnelles ont également permis de venir en aide à des publics “invisibles”, notamment via l’aide en chèques alimentaires qui a été octroyée aux sans-papiers et aux travailleurs du sexe.

Cela a engendré “une augmentation considérable” des coûts à charge du CPAS, a indiqué le président. Les dépenses liées au coronavirus s’élèvent à un peu plus de 10 millions d’euros, dont 5,5 millions d’aides diverses. Cette augmentation des charges a été financée par les subventions exceptionnelles du fédéral, de la Cocom et d’Iriscare, ainsi que par l’utilisation partielle de la provision Covid constituée au début de la crise. Le volet Covid des comptes est donc présenté en équilibre, ce qui permet d’expliquer en partie le solde positif global des comptes, a encore dit Khalid Zian.

Lire aussi | Le numéro vert pour les urgences sociales fortement sollicité pendant la crise sanitaire

“Les effets sociaux de la crise sont à venir”

Selon celui-ci, la crise a aussi impacté de nombreux projets du CPAS. Le volume de personnel a été augmenté de 29 ETP, alors que le nombre de recrutements prévus à l’initial pour 2020 était largement supérieur. Le nombre d’emplois d’insertion et de stages ‘first’ a également été sensiblement impacté par les restrictions sanitaires et le ralentissement des activités économiques et sociales.

Hors aides Covid, l’augmentation du nombre de revenus d’intégration et d’aides équivalentes est modérée par les mois très particuliers de mars et avril, au cours desquels le nombre de demandes a été fortement diminué. La crise sanitaire et ses conséquences ont fortement impacté le plan d’investissement prévu à l’initial pour 2020. Un peu moins de deux tiers des dépenses inscrites n’ont pas été réalisées.

Les effets sociaux de la crise sanitaire sont encore largement à venir : précarisation des plus précaires, dégradation du pouvoir d’achat des ménages à revenus modestes, tension toujours plus forte sur le logement, fragilisation des parcours de formation et d’insertion des jeunes. Des moyens exceptionnels ont été dégagés par les pouvoirs subsidiants en 2020. Ils ont été prolongés en 2021. Il faut craindre que les besoins qu’ils rencontrent seront toujours d’actualité en 2022″, a encore dit le président du CPAS.

Avec Belga – Photo : Belga/Siska Gremmelprez