Un déficit de 12,5 millions d’euros pour la Ville de Bruxelles
Comme de nombreux autres pouvoirs publics dans le pays, la Ville de Bruxelles a dû revoir ses ambitions budgétaires à la baisse, a annoncé lundi soir le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close (PS).
S’expliquant devant le conseil communal, M. Close a annoncé un déficit de 12,5 millions d’euros à l’ordinaire, soit 1,5% des dépenses. Initialement, la Ville avait prévu un léger boni de quelque 95.000 euros.
Un déficit important mais mesuré
Selon M. Close, le déficit envisagé dans le cadre de l’ajustement s’explique notamment par une diminution de 10,8 millions d’euros des recettes initialement prévues et par une hausse de 1,8 millions d’euros des dépenses.
Ce dernier montant résulte d’une hausse de 3,3 millions de dépenses engagées dans le cadre de la lutte contre la pandémie, et d’une baisse générale des dépenses à hauteur de 1,5 millions d’euros. A l’extraordinaire, les dépenses passeront de 149,1 millions d’euros à 156,9 millions d’euros.
“Il s’agit d’un déficit important, mais mesuré. Notre volonté est de garantir le maintien des services publics ainsi que des emplois dans ce secteur et de soutenir l’économie de notre Ville“, a commenté Philippe Close. Pour 2021, le bourgmestre a estimé qu’un déficit serait “inévitable”, mais il a dit son espoir de le voir “aussi limité que possible”.
L’opposition dans l’incompréhension
Et les commerces dans tout ça?
Dans l’opposition, sans critiquer la nécessité de mobiliser des moyens face à la crise, le MR a voté contre l’ajustement proposé notamment parce qu’aux yeux du chef du groupe libéral David Weytsman, le projet ne reflète pas le soutien qu’il faudrait engager pour le commerce ni dans les politiques “oubliées” par le collège en matière de Propreté publique et d’espaces verts, de réduction de dépenses énergétiques, faute de stratégie en la matière. Autre regret de l’élu libéral: le recours trop facile qui a été fait au chômage temporaire pour réduire les dépenses en personnel.
Les seniors aussi oubliés
Pour le cdH, qui s’est abstenu, Didier Wauters s’est surtout interrogé sur l’évolution de la situation d’ici la fin de l’année, sachant que l’ajustement proposé a été préparé avant les nouvelles mesures fédérales de confinement. Il a déploré l’oubli des seniors, en particulier les isolés, dans l’ajustement. Mais globalement, il a reconnu que la Ville prenait ses responsabilités “de manière raisonnée et raisonnable“.
Un dysfonctionnement mis en lumière
Mathilde El Bakri (PTB) a déploré l’oubli des “premières victimes de la crise que sont la première ligne, à savoir les travailleurs, le personnel des soins de santé et des MR “qui paient deux fois la crise“. Aux soignants, on répond que ce n’est pas pas maintenant que l’on va améliorer leur statut. On dit aussi que les soignants malades ne seront pas remplacés”, a-t-elle notamment dit. Autres oubliés de la crise, à la Ville, les jeunes. “En fait, la crise montre surtout à quel point les vieilles recettes ne fonctionnent plus pour protéger cette première ligne et la population“, a-t-elle commenté.
Texte et image Belga