Plusieurs bourgmestres, dont Philippe Close, dénoncent des mesures difficiles à appliquer face au coronavirus
Les bourgmestres de quatre grandes villes (Bruxelles, Liège, Charleroi et Namur) ont écrit aux ministre de l’Intérieur, Pieter De Crem, pour dénoncer les difficultés pratiques à mettre en œuvre certaines mesures de sécurité édictées par le fédéral et qui leur sont parvenues fort tard.
“On nous met face à certaines dispositions qui ne sont pas applicables et on ne voudrait pas que l’on nous reproche après de ne pas les avoir appliquées telles quelles“, a affirmé Willy Demeyer lors de l’émission Matin Première de la RTBF-radio dont il était l’invité.
Ces directives sont destinées à encadrer la nouvelle phase du déconfinement qui débute ce lundi, et plus particulièrement la réouverture de certains magasins – de vêtements, notamment – après des semaines de fermeture, en respectant les consignes de distanciation sociale. Elles ne sont toutefois parvenues aux bourgmestres que vendredi après-midi, selon M. Demeyer.
Les maïeurs de Bruxelles-Ville (Philippe Close, PS), de Charleroi (Paul Magnette, PS) et de Namur (Maxime Prévot, cdH) ainsi que M. Demeyer, ont dès lors demandé à M. De Crem (CD&V), dans une lettre conjointe, un délai dans l’application de ces mesures. Ils notent que “chaque ville, en accord avec les acteurs locaux (associations de commerçants, cellules de gestion des centres commerciaux, cellules de mobilité, zone de police, etc.) a déjà veillé à prendre toutes les dispositions utiles” pour assurer la sécurité sanitaire lors de la réouverture des commerces.
Ils regrettent aussi que la lettre du ministre de l’Intérieur “n’ait fait l’objet d’aucune concertation avec les autorités locales directement concernées” et survienne “très tardivement” en perturbant cette organisation minutieusement établie. Selon la lettre citée par la RTBF, les quatre bourgmestres soulignent que “plusieurs de vos prescriptions, établies de manière générale – ce qui est parfaitement indiqué au niveau des principes – mais abstraites se heurtent à la réalité du terrain et peinent à intégrer les contraintes concrètes de l’action locale“.
“En outre, plusieurs d’entre elles se révèlent particulièrement complexes à mettre en œuvre, notamment celles relatives à la distanciation entre les places de stationnement“, regrettent encore MM. Close, Magnette, Prévot et Demeyer.
Belga