Les syndicats socialistes dénoncent des pensions en danger
Des centaines de militants de la FGTB et la CGSP se sont réunis ce vendredi matin sur la place Rouppe à Bruxelles. Ils dénoncent les menaces qui pèsent sur les pensions de demain autant dans le secteur privé que dans les services publics.
Ils se sont rassemblés pour écouter les arguments des pontes du syndicat. Les séances d’information de la CGSP se multiplieront pendant les vacances, afin que le mouvement soit prêt, si nécessaire, à mener d’autres types d’actions à la rentrée parlementaire.
Dans les grandes lignes, la FGTB estime que la réforme des pensions menée par le ministre Bacquelaine revient à “faire des pensions un outil d’ajustement budgétaire”, a indiqué le secrétaire général de l’organisation Robert Vertenueil lors d’une conférence de presse précédant le rassemblement.
Les rouges dénoncent les mesures déjà prises: l’augmentation de l’âge de la retraite, le durcissement des conditions en vue d’un départ anticipé ou encore les mesures spécifiques aux services publics comme la suppression de la prise en compte des années d’étude. Le système de la pension à points envisagé est le dernier coup en date, une idée digne “du surréalisme à la belge”, selon le secrétaire général.
D’après l’administration, un tel système coûterait 38 millions d’euros à l’État, “un montant qui pourrait être utilisé pour financer la pénibilité du travail”, souligne le syndicat. De plus, “il rendra les pensions totalement incertaines”, car, dénonce encore la FGTB, la valeur des points accumulés ne sera définie qu’au dernier moment – soit en fin de carrière – en fonction de certains critères comme “la situation économique de l’État à ce moment-là, la démographie…” “Nos pensions sont payables”, martèle le président de la FGTB, Rudy De Leeuw. “Elles sont parmi les moins élevées d’Europe.”
Pour le syndicat, “tout ce foin” du gouvernement “autour de la payabilité des pensions (…) est une manœuvre politique visant à manipuler l’opinion publique”, et il s’attèlera cet été à démonter les arguments des autorités. (Avec Belga)
Reportage : Marine Hubert et Frédéric De Henau