Jusqu’à 15 ans de prison requis contre les membres d’un réseau de prostitution nigérian

Le parquet de Bruxelles a requis mardi, devant le tribunal correctionnel, des peines de 30 mois à 15 ans de prison contre onze membres présumés d’un réseau de prostitution nigérian, actif à Schaerbeek.

L’organisation exploitait des femmes très jeunes ainsi que leur famille. D’après le parquet, la proxénète nigériane Esoke U., surnommée “Mama Leather”, était à sa tête et obligeait des filles de 14 ans à se prostituer.

Selon le parquet, la femme disposait de 25 vitrines ou “carrés” où se trouvaient les prostituées. Elle n’exploitait que quelques vitrines et louait les autres. Les filles était recrutées au Nigeria où l’organisation leur promettait un bel avenir. Après une séance vaudou lors de laquelle elles devaient jurer de se soumettre à la proxénète, les victimes étaient emmenées en groupe jusqu’à la côte libyenne avant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Italie. “Mama Leather” était en contact avec les recruteurs au Nigeria et les trafiquants d’êtres humains en Libye. Un de ses complices s’occupait ensuite de ramener les filles en Belgique. A Bruxelles, elles étaient logées dans un appartement loué par le compagnon de “Mama Leather” et devaient se prostituer pour rembourser une dette de 35.000 euros, correspondant au prix prétendument déboursé pour les amener en Belgique. Celles qui refusaient étaient menacées ou maltraitées, tout comme leur famille au Nigeria.

Le parquet a requis mardi 15 ans de prison pour “Mama Leather” et des peines de 7 à 10 ans pour quatre complices. Deux suspects qui surveillaient les filles dans le quartier de prostitution risquent 5 ans de prison tandis que quatre exploitants de vitrines pourraient écoper de 30 à 40 mois d’incarcération. La défense plaidera le 17 avril.
Belga