Le PAD Herrmann-Debroux approuvé par le gouvernement bruxellois : voici ce qui va changer
Le PAD ouvre la voie à un démantèlement partiel des viaducs existants.
Le gouvernement bruxellois a approuvé définitivement jeudi le Plan d’Aménagement directeur pour la zone Delta-Herrmann-Debroux dont l’ambition principale est de réaménager l’axe de l’autoroute E411 venant de Namur en boulevard urbain et de reconnecter des quartiers voisins, actuellement très peu en relation.
Le PAD ouvre la voie à un démantèlement partiel des viaducs existants.
Le périmètre du PAD s’étend sur les communes d’Auderghem et de Watermael-Boitsfort. Il comprend l’ensemble de la voirie métropolitaine E411 et ses trois viaducs mais aussi les boulevards et avenues qui longent l’autoroute et la prolongent. Il englobe une grande variété d’espaces et d’activités: forêt inscrite au Patrimoine de l’Humanité, centre sportif de haut niveau, hypermarché, ancienne voie de chemin de fer reconvertie en promenade, pôle de bureaux, nœud de transports publics essentiel pour la Région, une université, un hôpital, etc.
“Une vision repensée de l’entrée de ville”
Face à ce constat et grâce à un processus participatif, le PAD propose une vision repensée pour cette entrée de ville à l’horizon d’une dizaine d’années. Il énonce différents objectifs visant à améliorer la qualité de vie des habitants: transformer le viaduc et l’axe E411 en un boulevard urbain; renforcer le caractère multimodal de l’entrée de ville (tram en site propre, plus d’espaces pour les modes actifs); renforcer la mixité urbaine entre les différentes fonctions (résidentielle, sociale, économique) ; développer des espaces publics et espaces verts qui relient les différents quartiers; offrir à la STIB et à l’Agence Bruxelles-Propreté l’infrastructure nécessaire au fonctionnement de leurs services et indispensable à la ville.
Le PAD est également le résultat d’un processus participatif avec des représentants de la société civile (comités de quartiers, associations de citoyens?) qui ont pu faire valoir leurs connaissances du terrain.
Une enquête publique organisée en 2019 a permis d’ajuster le projet en tenant compte des avis des instances consultées, des communes et des habitants.
Touring se dit inquiet
Touring déplore le manque de concertation dans la décision du gouvernement bruxellois Il demande également que le projet soit soumis à l’approbation des bourgmestres et du collectif de citoyens concernés.
“Depuis longtemps, Touring demande de développer en amont des alternatives de transports étendues et performantes afin d’éviter le chaos sur nos routes. Non seulement, on peut craindre que ces alternatives ne voient pas le jour à temps, mais nous constatons surtout que le gouvernement prend une décision conséquente sans impliquer les citoyens“, s’insurge l’organisme de mobilité. “Il avait pourtant été promis, en concertation avec le collectif concerné, de leur fournir un document explicatif. Ce qui, hélas, n’a pas été fait.“
Selon Touring, le projet de démolition du viaduc représente 10 à 15 ans de travaux minimum. L’organisme regrette donc un manque de transparence dans ce dossier et redoute “les frais et les conflits potentiels qui pourraient survenir au cours des prochaines législatures à la suite de ce manque de concertation“.
L’organisme de mobilité affirme également que ce chantier va perturber la mobilité à Bruxelles, ce qui entrainera de facto des conséquences néfastes pour l’économie et le bien-être des usagers.
■ Les détails avec Jean-Christophe Pesesse et Frédéric De Hénau