La carte blanche de Christophe Magdalijns (DéFI): “L’hypocrisie politique à son comble”
Christophe Magdalijns (DéFI), ancien bourgmestre faisant fonction d’Auderghem et actuel président du conseil communal, a écrit une carte blanche où il fustige la campagne électorale de certains partis politiques en vue des prochaines élections du 26 mai 2019.
L’hypocrisie politique à son comble
La Rochefoucauld disait que « l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu ». On m’en voudra sans doute de commettre ce billet mais il en est certains, trop nombreux, qui s’efforcent de battre tous les records d’hypocrisie en cette campagne qui devient toujours un peu plus délétère.
Et qui dit campagne électorale délétère dit également péril sur la démocratie. Dans un long soupir, j’ai envie de dire aux candidats qu’ils devraient se ressaisir. Qu’aujourd’hui, ils sont peut-être du côté du vice. Et cela, cela ne pardonnera pas. Les citoyens ne nous le pardonneront pas.
En toute sincérité, à une bonne quinzaine de jours de l’élection, il est de plus en plus insupportable d’entendre et voir certains caciques dirent et faire n’importe quoi.
Bien sûr que le film de propagande du MR sur la viande est caricatural et trompeur. Oui, il est une insulte à l’intelligence humaine. Il tourne nos concitoyens et la politique en ridicule.
Bien sûr que le programme d’Ecolo et de Groen comprend un impact sur le prix des produits polluants. Et la production intensive de viande est fortement polluante. Mettre en transition notre économie passe par des changements importants dans nos modes de production et de consommation. Ce serait sans impact sur le prix des biens et produits mis sur le marché ? Sans impact sur le prix de la viande ? Soyons sérieux un moment…
Bien sûr que tous les partis, y compris le mien, font des propositions électorales impossibles à financer. Où trouverions-nous 10 milliards d’euros pour une réforme quelconque alors que l’état de nos finances nous demande d’en trouver d’abord 8 pour rééquilibrer nos comptes ?
Bien sûr que les uns et les autres usent de stratagèmes pour enjoliver leurs bilans, assombrir la situation ou caricaturer les propositions et les intentions de ceux d’en face. Pourtant, il n’est pas d’approximation, de dissimulation ou de petite tactique qui n’endommage le débat public.
Bien sûr, quand il y a une catastrophe ou un drame, on s’ingénie à renvoyer la patate chaude à d’autres pour dire : « C’est pas moi, c’est lui ». Quand le temps est à l’orage, on espère que la grêle s’abatte sur son voisin.
Bien sûr qu’il n’y a pas une réforme de l’Etat qui ait rendu notre pays plus performant et plus facile à gouverner mais qui ose le dire ? Pire, qui oserait le démontrer ?
Bien sûr que les partis et certains de leurs représentants sont dans une lutte de pouvoir acharnée qui mêle ambitions personnelles et intérêts partisans sous couvert d’intérêt général.
Ce dont il est question désormais, c’est d’éthique. Un préalable à l’action publique. Le renouveau démocratique et la révolution éthique maintes fois annoncés se font attendre. Il va falloir s’y atteler car nous toucherons bientôt le fond.
Christophe Magdalijns