En 2020, il ne sera pas possible de léguer son corps à la Faculté de médecine de l’ULB
Jusqu’à la fin de l’année 2020, il ne sera plus possible de donner son corps à la science, au sein de la Faculté de médecine de l’ULB, située sur le campus Erasme à Anderlecht.
Les locaux habituellement utilisés vont être modernisés dans l’année à venir, grâce à des fonds alloués par l’Université Libre de Bruxelles. La fermeture a eu lieu ce jeudi, et les activités de dissection pour les étudiants seront remplacées par d’autres travaux pratiques.
Une décision qui provoque le courroux de certaines familles. “Ma maman avait conclu un testament avec l’ULB il y a cinq ans. Elle est décédée ce 17 décembre à l’hôpital. Il était prévu que son corps soit transféré. Mais au moment où la morgue a pris contact avec l’ULB, l’université a expliqué que ce n’était pas possible“, raconte une famille à nos confrères de la RTBF. “Lorsque nous avons demandé une solution, on nous a simplement répondu que le corps pouvait être inhumé ou incinéré de manière traditionnelle. La volonté de ma maman (…) n’était dès lors plus du tout respectée. Mais nous avons finalement trouvé une solution auprès de la VUB“. Avec la surprise désagréable, pour cette famille, de découvrir que seule l’ULB finance l’inhumation ultérieure, au cimetière d’Anderlecht, ce qui n’est pas le cas dans les autres facultés : les funérailles seront donc à la charge de la famille.
Contactée par la RTBF, la Faculté de médecine de l’ULB a réagi en expliquant qu’il est impossible pour eux de prévenir les 10.000 personnes (ou leurs familles) ayant introduit un testament auprès de l’ULB. “Nous avons pris évidemment des dispositions pour faire face à ces problèmes de travaux. Mais il est strictement impossible de contacter toutes les familles qui ont légué leur corps, sachant que le seul contact que nous avons avec elles, c’est quand elles nous font parvenir leur testament, et malheureusement après, quand il y a le décès. Entre les deux, nous n’avons pas de contact avec la famille“, explique ainsi Stéphane Louryan, directeur du Laboratoire d’anatomie, de biomécanique et d’organogénèse de la Faculté de médecine de l’ULB.
En moyenne, la faculté de médecine de l’ULB réceptionne entre un et trois corps par semaine, utilisés pour l’enseignement aux étudiants, et dans le cadre de recherches scientifiques et chirurgicales.
■ Un reportage de Cyprien Houdmont et Charles Carpreau.
Arnaud Bruckner – Photo : Belga / Thierry Roge