Tensions au RSCA : des (ex-) administrateurs s’expriment sur les finances et la gestion de Coucke

Y a-t-il un malaise au sein du Sporting d’Anderlecht ? Après les contre-performances sportives, les actionnaires se manifestent aujourd’hui, notamment quant aux méthodes de management de Marc Coucke.

Mercredi, dans Le Soir et Sudpresse, l’actionnaire Etienne Davignon sort du bois, et dit s’exprimer au nom des actionnaires minoritaires. Ainsi, il déclare que “Marc Coucke est important, mais nous ne sommes pas des nains de jardin” : si Marc Coucke possède 74% des parts, et est donc de fait l’actionnaire majoritaire du club, Etienne Davignon est, lui, l’un des actionnaires historiques du club.

Ainsi, l’homme à la pipe, comme est surnommé le célèbre actionnaire, évoque une gestion sportive et financière qui n’est pas un succès. Une déclaration étayée par les chiffres recueillis par nos confrères : pour la saison 2019-2020, le Sporting d’Anderlecht subit des pertes de 36,4 millions d’euros, et enregistre des dettes à hauteur de 116 millions.

Un conseil d’administration se tiendra d’ailleurs ce jeudi à ce propos.

 

L’ancien administrateur Daniel Spreutels : “Depuis la reprise du club par Coucke, il y a des difficultés sur le plan financier

Comment expliquer cette situation financière ? Pour l’ancien avocat du club, également ancien administrateur avant d’être poussé vers la sortie en 2019 par Marc Coucke, et aujourd’hui administrateur à l’Union Saint-Gilloise, Daniel Spreutels, “tout le monde sait que la situation financière n’est pas évidente. Il ne m’appartient pas de juger le pourquoi de cette situation, mais chacun a compris que depuis la reprise du club par monsieur Coucke, il y a effectivement des difficultés sur le plan financier. L’analyse pertinente de cette situation, ce n’est pas à moi de la faire, et elle est d’ailleurs complexe à réaliser, car c’est sans doute la somme de certaines erreurs qui ont été commises. Mais je pense que le club est à même de redresser la situation, de repartir du bon pied. Il est dans une situation qui est difficile, tant sur le plan sportif que sur le plan financier. Mais je crois que les supporters d’Anderlecht peuvent avoir confiance : c’est un club qui va bientôt revivre d’une manière satisfaisante

Quant aux rumeurs de dissensions au sein du conseil d’administration, Daniel Spreutels indique que “il y a pour le moment certaines oppositions entre les actionnaires minoritaires et la partie majoritaire du club. Mais je pense qu’ils vont arriver à une solution. Quand vous lisez l’interview de monsieur Davignon dans certains médias aujourd’hui, il est tout à fait confiant quant à l’obtention d’une solution dans le futur“.

Son attachement à Anderlecht, ses nouvelles fonctions à l’Union Saint-Gilloise et le derby qui s’annonce : l’interview complète de Daniel Spreutels

Coucke a sous-estimé une chose : Anderlecht a une âme

Ce mercredi, Daniel Spreutels s’exprimait également dans les colonnes de la Dernière Heure. Le journal titre sur une citation de l’ancien administrateur : “Coucke a sous-estimé une chose : Anderlecht a une âme“.

Ainsi, l’avocat dénonce un déni du passé par Marc Coucke : “J’ai voulu mettre l’accent sur le fait qu’on ne peut pas, quand on arrive, dans un nouveau club ou une nouvelle structure, nécessairement négliger le passé. Et c’est un peu le sentiment que j’ai eu dans la mesure où monsieur Coucke est arrivé avec, sans doute, d’excellentes idées, et c’est un brillant homme d’affaires qui a fait ses preuves, mais je crois qu’Anderlecht a une histoire, un passé. Anderlecht a une âme, c’est ça que j’ai voulu dire. Et monsieur Coucke a eu tendance à négliger cela : il fallait tout recommencer autrement, comme si rien n’avait été valable dans le passé. Et ça, je pense que c’était une erreur“, nous explique-t-il.

■ Le point avec Arnaud Bruckner dans Toujours + d’Actu