L’Union Saint-Gilloise fascine dans le monde entier : “Le dernier miracle du foot européen”
L’Union Saint-Gilloise fascine au-delà des frontières belges. C’est ce qui ressort des propos du responsable de la communication du club Maarten Verdoodt dans La Capitale. L’actuel leader du championnat de football intrigue par son succès et son stade d’un autre temps.
Un club bruxellois mythique qui retrouve l’élite après 48 ans de vaches maigres et qui est, dès sa première saison en Division 1A, leader du championnat devant tous les favoris annoncés, cela intrigue évidemment. Surtout dans un championnat de Belgique vu par de nombreux médias étrangers comme un petit championnat européen sympathique, qui a mené des clubs historiques au sommet de l’Europe dans les années ’70 et ’80, mais qui n’est plus capable de proposer de telles performances depuis quelques années… Voir un petit Poucet émerger dans ce championnat, plus connu pour ses problèmes de matches truqués ces dernières saisons, étonne.
Le quotidien français Le Monde parle d’un “club qui sauve l’honneur du championnat belge”, dans un championnat “terni par les insultes racistes et l’ombre d’un scandale d’argent noir et de matches truqués”. L’Union est considérée comme une équipe “rafraichissante grâce à son esprit sportif, ses valeurs et l’énergie de ses fans”.
Le célèbre quotidien sportif L’Équipe parle d’un “retour fracassant” d’un “géant endormi” dans un “stade mythique”. Même si le titre français évoque une “fausse surprise” quant à la place de l’Union en tant que leader vu les investissements du milliardaire Tony Bloom, actionnaire majoritaire du club saint-gilloise, durant ces trois dernières saisons.
Le quotidien sportif espagnol Marca évoque “le dernier miracle” du football européen dans la “Petite Espagne” de Bruxelles, évoquant la communauté hispanique de Saint-Gilles. Les journalistes espagnols pointent surtout “les supporters et l’atmosphère“, “des supporters qui ne sifflent jamais l’adversaire” grâce à une communauté internationale forte. Bref, tout le monde est sous le charme.
Le renouveau venu d’Angleterre
Même le New York Times a consacré un large dossier à l’Union Saint-Gilloise. Mais c’est cette fois sous l’angle de l’influence… anglaise. Comme déjà évoqué, l’Union Saint-Gilloise a été rachetée par Tony Bloom, milliardaire anglais qui a fait fortune dans le marché des données et du pari sportif. L’homme est également propriétaire de Brighton & Hove Albion, club de Premier League anglaise.
L’angle du New York Times est de suivre Alex Muzio, président du club, qui évoque son arrivée dans un club largement géré par des bénévoles et volontaires en 2018. L’objectif d’Alex Muzio et de Tony Bloom était clair : la montée du club en Division 1A dans les trois ans. Un but poursuivi notamment grâce au recrutement de joueurs via les analyses de données de la société de Tony Bloom.
Selon le journal américain, un fil conducteur lie l’Union à d’autres clubs européens historiques qui renaissent de leurs cendres : ils sont tous soutenus par des éminences venues d’Angleterre. En Belgique, Oud-Heverlee Louvain est soutenu par la société thaïlandaise King Power, qui gère par ailleurs Leicester, en Premier League. Au Danemark, Midtjylland est géré par le même magnat britannique en charge de Brentford. Estoril, au Portugal, est aussi dirigé par l’entreprise propriétaire de Crystal Palace. L’Union n’est donc pas seul dans ce football mondialisé.
Un destin doré comme Leicester ?
Mais une telle couverture belge reste unique. Sur le plan sportif, on se souvient de la saison 1996-1997 au terme de laquelle le Lierse avait obtenu le titre de champion de Belgique à la surprise générale. Alors que l’Excelsior Mouscron, tout juste promu, avait joué les premiers rôles jusqu’en fin de championnat pour finalement conclure en 3e position. Les reportages étrangers s’étaient multipliés sur ces deux surprises belges, à l’époque, sans atteindre la médiatisation actuelle de l’Union.
L’épopée de l’Union et son impact médiatique ressemblent plutôt à ce qu’avait vécu Leicester, en Angleterre. Le club des Renards était revenu en Premier League en 2014 avant de devenir champion d’Angleterre la saison suivante. Les bookmakers anglais avaient prédit avec une cote de 5 000 contre 1 un tel succès. Leicester a finalement obtenu le titre en déjouant tous les pronostics. L’Union peut désormais rêver du même destin, même si en Belgique, il faudra passer par les fameux playoffs et ses points divisés par deux avant de croire au titre.
Grégory Ienco – Photo : captures New York Times/Le Monde/Marca