L’Union belge de football tangue après l’élimination des Diables rouges à la Coupe du monde
L’Union belge est à la recherche d’un nouveau sélectionneur après l’annonce du départ de Roberto Martinez. Mais la recherche pourrait concerner les plus hautes autorités du football belge. Plusieurs médias font état de tensions au sein même de la Maison de Verre.
L’élimination dès les poules de la Coupe du monde de football, au Qatar, et la démission de Roberto Martinez qui a suivi ont mené l’Union belge de football à de nouvelles interrogations sur les hautes instances footballistiques belges.
Normalement, une conférence de presse devait se tenir ce lundi à l’Union belge pour préciser l’avenir des Diables rouges et de l’institution. L’objectif était notamment de présenter la nouvelle stratégie sportive, notamment pour trouver un sélectionneur en vue de l’Euro 2024. Mais l’UB a annoncé ce dimanche que la conférence de presse n’aura pas lieu, faute d’administrateurs présents pour tenir un conseil d’administration.
Selon Sudinfo et Het Laatste Nieuws, le CEO Peter Bossaert aurait été plus vite que la musique. Le CA veut d’abord une évaluation du Mondial en bonne et due forme avant d’envisager l’avenir et de développer une stratégie spécifique. Les administrateurs demanderaient des comptes au CEO qui devra donc attendre avant de présenter à la presse son plan d’avenir.
► Lire aussi | Fin de la Coupe du monde pour nos Diables : déception des supporters et adieu de Martinez
L’agent de Roberto Martinez charge l’Union belge
Ces tensions s’ajoutent aux déclarations de l’agent de Roberto Martinez, Jesse De Pretter. Celui-ci n’hésite pas à accuser l’Union belge pour son « manque de responsabilité ». Dans une interview accordée à la RTBF, il estime que « l’Union belge suit trop les réseaux sociaux et la presse. Ils sont dans l’instantané. (…) Personne ne prend ses responsabilités et rien ne se passe ». Il confirme qu’il a déjà un contact pour que Roberto Martinez devienne sélectionneur d’une autre équipe nationale.
Évidemment, c’est le jeu des agents de mettre en avant leur entraîneur. Mais le divorce semble bien plus violent que prévu entre Martinez et l’Union belge.
Il existerait également des tensions sur l’idée qui a fuité dans la presse flamande que Kevin De Bruyne, Eden Hazard et Thibaut Courtois puissent avoir leur mot à dire pour le choix du futur sélectionneur. Certains appuient le fait que le coach doit être au-dessus des joueurs, qu’il doit être indépendant de l’équipe actuelle. Le CA doit désormais trancher par rapport aux choix sportifs à mener pour la prochaine génération des Diables.
La Pro League à l’assaut
De son côté, Peter Bossaert va devoir être costaud pour maintenir son poste de CEO de l’URBSFA, lui qui est arrivé à la tête de l’Union belge en 2018. Car selon Sudinfo et Le Soir, la Pro League, qui rassemble les clubs professionnels belges, pousserait pour reprendre la main sur une institution qu’elle gérait quasiment via Philippe Collin, Bart Verhaeghe et Mehdi Bayat durant les années 2010. Chaque club pousserait en fait son candidat sélectionneur (soit Michel Preud’homme, Louis Van Gaal ou encore Hein Vanhaezebrouck).
Mais Bossaert a pour lui un bilan brillant sur le plan financier, avec des revenus commerciaux qui ont doublé, et un budget à l’équilibre malgré l’élimination qui n’était toutefois pas prévue.
Bref, les prochains jours s’annoncent tendus à Tubize : un CA est prévu dans les prochains jours avant la révélation de la stratégie de l’Union belge pour le futur sélectionneur des Diables rouges. Plusieurs noms circulent toujours : Thierry Henry, Vincent Kompany… Mais cela ressemble plus à des rêves qu’à une réalité tangible à l’heure actuelle.
■ Les explications de Grégory Ienco dans Le 12h30.
Photo : Belga/Dirk Waem