Handisport: rencontre avec Foudil Boukhtouchem, para-taekwandoïste
Âgé de 32 ans, Foudil Boukhtouchem est un athlète handisport. Il a une malformation au bras gauche depuis sa naissance. ” J’ai donc toujours eu l’habitude d’avoir un avant-bras en moins. J’ai toujours été habitué comme ça. C’est ce que je dis toujours à tout le monde quand on me pose la question : j’ai, entre guillemets, de la chance d’être né comme ça. J’ai été obligé de m’habituer à vivre comme ça. “ De manière générale, de son aveu, Foudil a vécu son handicap de manière positive. ” Ça ne m’a jamais freiné dans ce que je voulais entreprendre, “ confie-t-il.
Positif dans l’âme, ce sportif a découvert le parataekwondo, il y a un an et demi, lorsqu’il a poussé les portes de l’ASBL AMA Jeunesse Academy, une ASBL active dans l’inclusion des personnes souffrant d’un handicap au travers de la natation et du Taekwondo. “Je suis tombé dans un nouveau monde qui me plaît énormément. C’est extraordinaire. C’est une chance inouïe pour moi de profiter de cette occasion. C’est une expérience de malade. Je n’aurais jamais pensé arriver où j’en suis maintenant”, nous raconte Foudil. “Sans mes coachs, je n’y serais jamais arrivé”, ajoute-t-il. Pour lui, se retrouver à la salle, pendant l’entraînement, c’est magique, et cela l’aide aussi à pousser ses limites.
Foudil, c’est un bosseur
L’entraînement, c’est en moyenne 5 à 6 fois semaine, avec le week-end de la natation, en plus des séances de Taekwondo. “On travaille la technique, l’endurance, le mental. C’est un tout. On ne peut pas dire qu’on s’entraîne juste pour transpirer. C’est un ensemble. On travaille aussi les mouvements. C’est un sport très complet.” Un sport dont il confie être tombé amoureux. ” J’aime le fait de se sentir bien dans son corps et dans sa tête et le fait d’aller toujours plus loin et repousser ses limites. On ne reste pas à un stade qu’on a acquis. On essaie toujours de monter les échelons. On en apprend tous les jours.”
En avril dernier, il a participé aux Championnats d’Europe en Bulgarie, événement qualificatif pour les Jeux paralympiques. Il s’est hissé jusqu’en quarts de finale, malgré qu’il ait donné tout ce qu’il avait dans le ventre, sur le tatami. “Il m’a manqué de l’expérience. C’était la première compétition que je faisais en tant que professionnel. Maintenant je sais à quoi m’attendre, et comme ça se déroule. Je sais quoi faire pour réaliser un meilleur résultat la prochaine fois.”
Aujourd’hui, Foudil ambitionne d’aller encore plus haut, et de remporter toutes les compétitions auxquelles il prendra part. “Me donner à fond et essayer d’atteindre des finales, prendre des médailles. J’essaierai de faire tout pour arriver au bout,” rêve Foudil.
► Un reportage de Laura Vandormael, Thibault Nagy et Raphaël Sossa