Yves Coppieters sur la variole du singe : “Il faut la surveiller mais pas s’en inquiéter”

Un deuxième cas de contamination du virus de la variole du singe a été détecté en Belgique, il s’agit d’un homme du Brabant flamand. Pour Yves Coppieters, professeur en santé publique à l’ULB, il ne faut pas s’en inquiéter.

La variole du singe est une maladie peu fréquente qui provient d’Afrique de l’Ouest et Centrale. Un premier cas avait été détecté en Belgique jeudi soir à Anvers. Les autorités se réunissent ce vendredi en milieu de journée pour discuter d’une approche belge contre la propagation du virus, a indiqué l’Agence sanitaire flamande.

Une maladie connue depuis plusieurs dizaines d’années qui se transmet essentiellement par des rongeurs, primates. La personne va s’infecter sur base des muqueuses, excréments et du contact étroit avec ces animaux sauvages et donc cela va faire une pseudo-grippe. Les personnes vont souffrir de fortes fièvres, de myalgies, les ganglions lymphatiques vont être augmentés, il y a une éruption cutanée dans laquelle se développent des pustules contaminantes par les sécrétions qu’elles émettent” explique Yves Coppieters.

Selon le professeur en santé publique, la variole du singe est une maladie bénigne. “S’il y a une prise en charge précoce, il y a une anticipation des complications, ça n’entraine pas de situations alarmantes” affirme-t-il.

La transmission inter-humaine est néanmoins assez rare. “Elle est possible par les muqueuses et le contact étroit avec les liquides qu’on émet ou par voies aéroportées. Cette contagiosité inter-humaine étant très faible, on ne peut pas imaginer une propagation importante de l’infection dans nos populations.”

Un phénomène qu’il faut tout de même surveiller et dont il faut essayer de comprendre la propagation des foyers simultanés sur le plan épidémiologique. “Depuis la Covid-19, on a augmenté notre capacité de surveillance des maladies infectieuses et peut-être qu’on détecte plus rapidement ce type de cas. Il faut comprendre la proportion de cas importés, car pour cette pathologie la majorité des cas viennent d’Afrique” précise Yves Coppieters. “Il faut comprendre pourquoi il y a quelques transmissions interhumaines et comment se passe la contamination pour comprendre les petits foyers qui se déclarent en Europe. Il ne faut pas s’inquiéter, mais surveiller et mieux comprendre ce qu’il se passe sur un plan épidémiologique.

Anaïs Corbin / Interview de Yves Coppieters, professeur en santé publilque à l’ULB