Vivaqua doit faire face à d’importants arriérés de paiement : un manque à gagner de 80 millions d’euros
La compagnie bruxelloise des eaux le constate : de plus en plus de ménages peinent à régler leurs factures.
Vivaqua, l’intercommunale chargée de la distribution de l’eau en Région bruxelloise, perçoit environ 300 millions de recettes par an, mais 80 millions d’euros lui échappent environ. “C’est évidemment un montant considérable, surtout quand on sait que c’est la seule source de financement de Vivaqua actuellement, toutes nos recettes viennent des factures d’eau“, explique la porte-parole de Vivaqua, Saar Vanderplaetsen.
Ces retards de paiement s’expliquent, entre autres, selon Vivaqua, par la précarité à Bruxelles. “Un tiers des Bruxellois se situe sous le seuil de pauvreté, soit 1.366 euros par mois pour une personne isolée“, rappelle Olivier Gillis, directeur de l’Observatoire de la santé et du social. “Le premier facteur de surendettement des Bruxellois, c’est le paiement des factures d’énergie, en ce compris l’eau.”
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Des aides existent pourtant pour les plus défavorisés, notamment l’intervention sociale pour l’eau financée par la Région bruxelloise, mais encore faut-il que les profils visés soient au courant de ce processus.
Autre facteur qui explique ces difficultés de paiement : le tissu économique bruxellois. Il est composé majoritairement de petites structures, et les faillites ne sont pas rares.
Depuis 2022, Vivaqua n’a plus la possibilité de couper l’approvisionnement en eau à un client. Un cadre légal contraint l’intercommunale à garantir un service minimum, malgré le non-paiement des factures.
■ Reportage de Charles Carpreau et Maël Arnoldussen





