Visite du maire de Téhéran à Bruxelles : Pascal Smet nie toute pression pour obtenir un visa
Il n’y a pas eu de pression, mais une demande d’autoriser une délégation de Téhéran, a affirmé le Secrétaire d’Etat à la Région bruxelloise Pascal Smet (Vooruit) devant les députés, ajoutant que la décision finale revenait au gouvernement fédéral.
En début de semaine, la présence du maire de Téhéran Alireza Zakani à l’Urban Summit, une réunion des maires à Bruxelles, a suscité la controverse, deux semaines à peine après qu’Olivier Vandecasteele ait pu être libéré après 455 jours de détention en Iran, pays aussi pointé du doigt pour son non-respect des droits de l’Homme. La ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR) a fait référence à l’insistance répétée de Pascal Smet, lors de l’heure des questions à la Chambre, jeudi, pour que la délégation iranienne obtienne un visa.
Ce vendredi, c’était au tour de Pascal Smet de s’expliquer devant le Parlement bruxellois. Il a immédiatement annoncé qu’il avait publié tous les échanges de courriels “qui sont partis ou arrivés de son cabinet concernant cette question“.
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“Nous n’avons jamais exigé que le maire lui-même soit présent”
Il a rappelé que l’Urban Summit est une conférence sur les grandes villes organisée par la Région bruxelloise en collaboration avec l’OCDE, Eurocities, Metropolis et CGLU, avec 1 409 participants de 322 villes, dont 84 bourgmestres. Il a déclaré que la présence d’une délégation de Téhéran pouvait être considérée d’un point de vue international ou belge et que, dans le contexte belge, il comprenait “parfaitement la réaction des personnes qui trouvent cela inacceptable“.
“Toutefois, nous n’avons jamais exigé que le maire lui-même soit présent. Nous voulions une délégation de la ville au niveau administratif et politique si cela pouvait être autorisé politiquement“, a déclaré Pascal Smet. “De plus, les courriels indiquent qu’il s’agissait principalement d’un ton informatif et de communication. Aucune pression n’a été exercée sur les Affaires étrangères“, a encore déclaré le secrétaire d’Etat à l’Urbanisme et au Patrimoine.
Demandes d’excuse… ou de démission
Mais il n’a visiblement pas convaincu tous ses partenaires de majorité, dont plusieurs ont rejoint l’opposition pour faire part de leur amertume de ne pas avoir entendu de demande d’excuse à l’égard des victimes du régime iranien et de la diaspora iranienne.
Au terme du long débat d’actualité, le président du parlement Rachid Madrane (PS) a suspendu la séance pour réunir le bureau élargi, afin de convoquer rapidement une commission des Affaires générales qui examinera les documents remis par le mandataire Vooruit au Parlement au moment de sa prise de parole.
Dans l’opposition, plusieurs voix se sont fait entendre pour réclamer sa démission.
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Avec Belga – Photo : Belga
■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Béatrice Broutout et Séverine Rondeau